Sunhi
Cinéma ♠

Sunhi
 
DRAME : Sunhi est le prénom de l’héroïne du film, sud-coréenne de 28 ans, ancienne étudiante en cinéma, qui retourne à la faculté afin d’obtenir une lettre de recommandation d’un ancien professeur, dans le but de reprendre un cycle d’études de 3 ans dans la discipline aux Etats-Unis. A quoi bon, s’étonne le professeur, à 28 ans, il serait temps de réaliser un film, ou de faire d’autres choses. Il a raison. Sunhi, célibataire, hésite entre trois hommes, cœur de l’intrigue, l’ancien professeur et deux de ses ex-condisciples, dont un fiancé éconduit jadis. Des critiques désinformateurs dithyrambiques ont osé évoqué du «  Rohmer coréen  »…On en est très loin. Il ne se passe absolument rien. Le cinéaste filme exprès la laideur des quartiers bétonnés reconstruits après la Guerre de Corée, ou au mieux des intérieurs de bar de la plus grande banalité possible, sinon des franchises de la restauration rapide américaine, ou des contrefaçons locales. Les protagonistes boivent beaucoup, de la bière et de l’alcool de riz (le soju, l’équivalent coréen du saké), jusqu’à l’ivresse, et mangent beaucoup de cuisses de poulet, à la mode du KFC, ce qui relève peut-être d’un symbolisme qui reste hermétique au spectateur occidental. Les trois messieurs qui s’intéressent à la même dame répètent l’un après l’autre, en des lieux différents et à quelques minutes d’intervalle pour le public les mêmes répliques  ; le Français le plus passionné apprendra peut-être un peu de coréen, à la troisième occurrence, mais l’intérêt en soi reste des plus limités. En plus, ils ne débitent que des banalités  : Sunhi est jolie, on veut bien, intelligente, elle ne le montre pas dans le film hélas, donc ils l’aiment fatalement….Le personnage relève de la femme capricieuse, qui ne sait pas ce qu’elle veut, sur aucun sujet d’ailleurs, caricature vraisemblablement universelle de la femme vue par les hommes, banalité qui ne présente aucun intérêt non plus. Yu-mi Jeong se contente d’être jolie selon les critères coréens. Son interprétation, ou plutôt son absence d’interprétation, ne suffit pas à porter le rôle-titre de Sunhi. En comparaison, « ; Haewon et les hommes  », autre marivaudage sud-coréen, déjà pas bien passionnant, tient de l’œuvre majeure  : au moins Eun-chae Jeong jouait, elle répondait aux canons de la beauté universelle, et il y avait de belles vues des parcs de Séoul.