Voici une nouvelle expression d’une tendance lourde du globalisme : c’est dans le journal économique La Tribune que l’économiste Michel Santi affirme, sous le titre « Supprimer l’argent liquide pour juguler les récessions », que ce sont les espèces en circulation au sein du monde occidental qui « empêchent son redressement économique ».
Il fallait y penser : alors que le spectre du chômage plane sur tous et que la paupérisation par les impôts est en marche, quel meilleur moyen d’emporter l’adhésion des foules que de promettre le redressement par la disparition du « cash ». Santi parle de 4.000 $ en moyenne par habitant aux Etats-Unis et en Europe, avec une prédominance – au sein de ces sommes en circulation – des grosses coupures : 100 $ aux Etats-Unis, 100 € en Europe.
« Il devient impératif d’éradiquer le cash de nos sociétés », affirme Michel Santi. Pourquoi ? Parce que la présence d’argent liquide « rend plus ou moins caduque toute politique monétaire non conventionnelle consistant à rendre les taux négatifs » : pour éviter de payer ces taux à la banque, le client sortirait son argent en « cash » pour le conserver, alors que l’absence de ce dernier l’inciterait à dépenser, à consommer donc.
Supprimer l’argent liquide pour imposer un taux directeur négatif
Il suffirait, dans un monde sans argent liquide, de « rendre négatif le taux d’intérêt directeur afin de combattre le chômage ou le ralentissement de l’économie ». Forcer les gens à dépenser plutôt que d’épargner – et les banques y retrouveraient leur compte, se faisant payer pour garder l’argent.
Santi n’omet pas de signaler ce que cela permettrait comme contrôle et surveillance, l’absence d’argent liquide « forçant » tous les usagers « plus ou moins douteux à transiter par l’intermédiation bancaire » : pour l’Espagne ou le Portugal, il promet une appréciation immédiate du PIB de 25%, par l’éradication du marché noir. Et voilà les dettes nationales qui s’effondrent, aussitôt.
Le cash, ajoute-t-il, est certes un instrument de liberté, mais cela est recevable « exclusivement dans les pays dont les citoyens tentent de se soustraire aux dictateurs et autres régimes autoritaires ». Nos « vieilles démocraties » sont, paraît-il, à l’abri. Ce sont donc elles qui détermineront qui est libre, qui ne l’est pas ou ne mérite pas de l’être. Cela ne vous rappelle rien ?