Des militants et officiels Kurdes ont annoncé que les policiers de la région autonome kurde en Syrie avaient commencé à réquisitionner des centaines de jeunes hommes à Kobané, après avoir récemment rendu le service militaire obligatoire.
Dans les secteurs majoritairement kurdes de l’est de la ville, la police interpelle depuis samedi des dizaines de jeunes hommes, puis les remet aux autorités militaires, qui les hébergent dans des écoles avant leur entraînement, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme à Londres.
Un membre du Conseil national kurde, Mustafa Osso, a révélé que les policiers ont érigé des points de contrôle et perquisitionné des demeures, ce qui leur a permis de mettre la main sur environ 700 hommes âgés de moins de 30 ans. Il craint désormais que cette décision prise directement en lien avec les événements de Kobané ne pousse ces jeunes à quitter les secteurs kurdes pour éviter de rejoindre l’armée.
Cette décision sans précédent dans la région soulève de nombreuses critiques mais témoigne de l’état de détresse des Kurdes syriens alors qu’ils tentent de résister aux djihadistes de l’Etat Islamique dans la ville de Kobané, près de la frontière turque. Plus de 550 personnes ont déjà été tuées depuis que l’organisation islamiste a lancé son offensive à la mi-septembre, et 200.000 personnes ont fui vers la Turquie.