Syrie : nouvelle reculade de l’Etat islamique qui perd son principal passage avec la Turquie

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Après la cité antique de Palmyre, le groupe Etat islamique a perdu son principal point de passage vers la Turquie.

 
Selon ce qu’a rapporté jeudi l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), des rebelles se sont emparés ce même jour du principal point de passage utilisé par les djihadistes de l’Etat islamique pour se rendre en Turquie. Un nouveau revers et une nouvelle reculade pour le « califat » d’Abou Bakr al-Baghdadi en Syrie, qui prouvent que la coalition de ses adversaires sur le terrain peut donner des résultats.
 
L’OSDH souligne que des factions rebelles et islamistes ont pris le contrôle du nord-est d’al-Raï, localité sur la frontière avec la Turquie dans la province d’Alep (au nord du pays), et qui se trouve être le principal et même l’un des derniers points d’entrée et de sortie avec la Turquie.
 

L’Etat islamique perd son principal passage avec la Turquie

 
Le directeur de l’Observatoire, Abdel Rahmane, a précisé que cette entrée des rebelles dans al-Raï intervient après deux jours de combats dans les environs de la frontière. La nouvelle est particulièrement importante, observe-t-il, parce que c’est par al-Raï que transitaient principalement les djihadistes de l’Etat islamique.
 
Il ne reste plus à ces derniers comme points de passage principaux que ceux de Halwaniyé, habituellement utilisé par les hauts responsables de l’Etat islamique, et de Jarablos, situé plus à l’est. Mais ce dernier est inutilisé depuis quelques temps car il se trouve être sous la surveillance de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.
 
Au-delà de la prise d’al-Raï, il y a le fait que cette prise participe à un ensemble de défaites pour l’Etat islamique, dont les exemples les plus récents sont la perte de Palmyre, celle d’al-Qaryatayn, et la mort de plusieurs de ses commandants dans des frappes aériennes.
 
Mais surtout, cette défaite montre que la coalition est devenue, sur le terrain du moins, une réalité. Tous les belligérants en Syrie semblent aujourd’hui concentrer leurs opérations contre l’Etat islamique, que ce soit les rebelles, le régime, les Kurdes ou les forces militaires des divers pays engagés en Syrie, souligne Abdel Rahmane, qui y voit « une sorte de distribution de rôles supervisée par les Américains et les Russes ».
 

En Syrie, nouvelle reculade des djihadistes, et de la vision occidentale du problème

 
En clair, cela prouve que la trêve signée le 27 février entre le régime de Bachar el-Assad et les rebelles, sous la houlette commune de Washington et Moscou, est respectée.
 
Cela prouve aussi que la volonté occidentale de faire plier Bachar el-Assad en le contraignant à quitter la présidence du pays est improductive. Aujourd’hui, non seulement ce dessein ne peut plus être à l’ordre du jour, sauf à réduire les succès de ces derniers jours à néant, mais surtout le président syrien apparaît, de nouveau pour ceux qui en doutaient, comme un élément clef de la résolution de ce conflit.
 
Et François Hollande est aux abonnés absents…
 

François le Luc