Financement du terrorisme : malgré des revenus en baisse, l’État islamique reste le groupe terroriste le plus riche

Terrorisme financement Etat Islamique
Dinar en or frappé par l’État islamique.

 
Le Centre d’analyse du terrorisme, dont le siège est à Paris, est un groupe de recherche dont l’objectif est de devenir le laboratoire d’idées européen de référence dans le domaine de l’analyse du terrorisme. Il vient de publier fin mai un rapport précieux et détaillé d’une trentaine de pages sur Le financement de l’État islamique pour l’année 2015.
 

Baisse des sources de financement tirées du pillage des ressources pétrolières

 
Au cours de cette année écoulée l’État islamique a certes perdu des territoires (- 25 %) et vu ses revenus diminuer (- 16 %) mais ces derniers seraient de quelque 2,4 milliards de dollars.
 
La manne représentée par la vente des hydrocarbures et du gaz prélevés sur les sites contrôlés en Syrie et en Irak, et qui représentaient respectivement 45 % et 25 % du budget de l’État islamique, n’a rapporté que 950 millions de dollars. Cette chute des revenus est due aux bombardements intensifs de la Coalition mais surtout de l’aviation russe, qui ont détruits puits et pétroles et camions-citernes qui alimentaient le trafic vers la Turquie. Les revenus pétroliers devraient encore baisser en 2016 du fait que l’organisation terroriste a perdu ces derniers mois quatre champs pétroliers en Syrie et trois en Irak.
 
Toutefois, en matière de ressources naturelles, l’État islamique dispose encore de l’exploitation de mines de phosphate qui lui a rapporté 250 millions de dollars en 2015, soit 10 % de son budget. Mais la reprise de Palmyre par l’Armée arabe syrienne devrait tarir cette ressource, les principales mines étant désormais sous contrôle de Damas.
 

Le terrorisme de l’Etat islamique financé par des extorsions accrues sur les populations soumises

 
Pour compenser en partie ces pertes de revenus, l’État islamique a recours à la pression fiscale sur les populations qui lui sont soumises, environ 8 millions de personnes : zakat (l’aumône légale musulmane), impôts sur les fonctionnaires de l’administration islamiste, droits de douane, taxes sur l’agriculture, djizia sur les minorités religieuses, particulièrement les chrétiens, sous prétexte de “protection”, amendes pour non respect de la charia… Ces extorsions auraient rapporté 800 millions de dollars (contre 360 en 2014).
 
Il faut ajouter à ces revenus obtenus par extorsion “légale”, ceux dont l’origine est proprement criminelle : trafic de drogue et d’antiquités, profits tirés de la vente d’esclaves…
 
Et enfin n’oublions pas les donations que reçoit l’État Islamique d’ONG du Golfe, qui lui auraient rapporté 50 millions de dollars en 2015.
 

Adam Villiers