To-Robo : Au Japon, l’intelligence artificielle bat le lycéen moyen

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Les développeurs du logiciel To-Robo, au Japon, en sont tout fiers : présenté à l’examen d’entrée à l’université, le robot a mieux réussi cette année que le lycéen moyen achevant ses années de lycée. To-Robo a fait des progrès spectaculaires : ses scores lors d’un examen d’anglais à QCM (questions à choix multiples) ont quasiment doublé par rapport à l’année dernière. Un grand pas pour « l’intelligence artificielle » – mais est-elle donc si « intelligente » ?
 
Le score moyen à l’examen était de 93,1 sur 200 : l’intelligence artificielle a obtenu 95 sur 200, ce qui demeure modeste – mais mieux que l’an dernier, où To-Robo plafonnait à 52 sur 200, c’est à dire qu’il avait une bonne réponse sur quatre, comme s’il avait choisi au hasard.
 

L’intelligence artificielle de To-Robo très limitée

 
Alors que les fabricants de To-Robo, NTT, en coopération avec l’Institut national d’informatique, espèrent conduire leur robot « intelligent » à la réussite à l’examen d’entrée vers le plus prestigieux établissement supérieur du Japon, l’université de Tokyo d’ici à 2021, ils ont été obligés de reconnaître que l’engin ne sait toujours pas décoder les émotions ni comprendre les échanges complexes.
 
Un exemple de ce qu’il sait faire ? To-Robo a su compléter correctement le dialogue suivant, après qu’il eut été traduit en données compréhensibles par son logiciel d’intelligence artificielle :
 
A. Il paraît que ton père est à l’hôpital.
B. Oui, et il doit subir une opération la semaine prochaine.
A. [    ]. Dis-moi si je peux faire quelque chose.
B. Merci beaucoup.
 

Un enseignement qui nécrose l’intelligence du lycéen moyen au Japon

 
Il avait le choix entre quatre réponses :
— Oui, exactement.
— Pas de problème.
— Quel soulagement !
— Je suis désolé.
Deux remarques. L’« intelligence artificielle » répond telle qu’elle a été programmée. Et elle répond de manière « fermée » : c’est le propre des tests à QCM qui ne reposent ni sur la réflexion, ni sur l’analyse fine, ni sur l’originalité ou le talent.
 
En définitive, cette histoire devrait susciter une réflexion inverse : en multipliant ce type d’examens, comme cela se fait dans de nombreux pays du monde, on rapproche en réalité l’intelligence humaine de ce plus petit commun dénominateur où l’intelligence artificielle peut la rencontrer. Si le type de question évoquée ci-dessus est considéré comme révélateur d’intelligence, où en est arrivé aujourd’hui le lycéen moyen au Japon?