La condamnation de Tommy Robinson pour avoir rapporté et commenté le procès du gang de délinquants sexuels de Telford soulève une vague d’indignation et de solidarité au Royaume-Uni. L’intervention qui lui a valu treize mois de prison ferme est une vidéo d’environ une heure sur le procès du gang devant le tribunal de Leeds. Tommy Robinson, de son vrai nom Stephen Yaxley-Lennon, a été condamné parce qu’il a été filmé face au bâtiment du tribunal, bien qu’il ne fût pas dans ses emprises mais sur la rue. On voit même l’équipe de tournage demander à un moment à la police si elle est suffisamment éloignée pour ne pas être en infraction. Certes l’emprisonnement de Robinson est juridiquement incontestable parce qu’il est récidiviste. Mais il est politiquement suicidaire de la part d’un appareil d’Etat qui n’a pas su protéger les centaines de jeunes filles victimes de viols et de prostitution forcée.
Menaces sexuelles des accusés contre la femme, la fille et la mère de Tommy Robinson
Anne-Christine Hoff, pour Lifesitenews, relève que « Les Britanniques ordinaires s’enthousiasment pour Tommy Robinson » : « Dans l’heure qui a suivi, de nombreuses personnes l’ont interpellé pour lui dire qu’elles le soutenaient », écrit-elle. Presque tous les accusés, d’origine asiatique, ont vomi des insultes contre lui, brandissant des menaces sexuelles contre sa femme, sa fille, sa mère. Robinson leur a demandé s’ils s’estimaient coupables : réponse négative. Quant à l’accusation portée par le juge contre Robinson, un trouble à l’ordre public, « Il semble bien que le seul trouble notable provienne des accusés quand ils lancent au journaliste qu’ils ont b… sa mère ». Par une fenêtre du tribunal, ils font même le geste d’égorger le journaliste et son équipe. « Etrangement, relève Anne-Christine Hoff, cela n’a pas entraîné la moindre poursuite ».
Le plus stupéfiant dans la condamnation de Robinson, c’est que le juge ait reconnu qu’il n’avait pas visionné la vidéo publiée sur Facebook par l’homme qu’il a pourtant condamné. Robinson a été arrêté, inculpé, jugé et condamné en quatre heures, alors que des hommes accusés de viols, prostitution forcée de filles dont certaines avaient à peine onze ans, sont jugés avec tous les égards qu’offrent un long procès et ses innombrables subtilités. « Sans le reportage de Robinson sur les audiences, il serait impossible de trouver quoi que ce soit », relève encore Anne-Christine Hoff. Le dernier article paru outre-Manche actuellement disponible est un papier du Yorkshire Evening Post de… 2014.
Tommy Robinson face à des accusés protégés par la justice, les médias, les politiciens
« Pourquoi donc ces hommes accusés de proxénétisme, de viols et d’enlèvements de jeunes filles anglaises sont-ils ainsi protégés par la justice, les médias et les politiciens ? », demande Mme Hoff. Quotidien de la gauche anglaise, The Guardian répond que c’est pour protéger les petites victimes. Non, réplique Mme Hoff, « C’est une trahison de plus pour elles ». La tension est à son comble.
Il demeure toutefois une autre question. Tommy Robinson est-il cette forte tête qui a bien mérité ses treize mois de prison prononcés par un juge dans des circonstances obscures, ou bien est-il l’homme le plus courageux d’Angleterre, la voix du peuple, martyrisé pour le « crime » d’avoir parlé des périls qu’une oligarchie complice estime d’autant plus indicibles qu’elle en est l’organisatrice ? « Les deux à la fois », nuance James Delingpole, commentateur sur Breitbart Londres.
Tommy Robinson n’est pas un délinquant d’extrême droite mais est tombé dans son propre piège
Dans ses tréfonds, Tommy Robinson « est bien loin de ce délinquant “d’extrême droite” dépeint par les gros médias », explique Delingpole, « Il est amical, intelligent, apparemment étranger à tout racisme et connaît mieux le Coran et les hadiths que bien des musulmans ». Il est « probablement aussi bien informé sur les extrémistes islamistes que la police ». Pour autant, Robinson n’est pas un ange, « Il a déjà fait de la prison pour fraude hypothécaire, il pousse parfois trop loin le bouchon ». S’il est en prison, ajoute Delingpole, « c’est aussi parce qu’il est tombé dans un piège qu’il a lui-même préparé ».
De fait Robinson a donné à la justice britannique les arguments pour l’enfermer, ce qu’elle attendait depuis longtemps. Le jugement « est certes une réaction extravagante et contraire à ce qu’on peut penser du droit naturel », écrit Delingpole, « mais Robinson n’est pas détenu illégalement ». Lors d’un autre incident survenu en mai 2017, Robinson fut condamné avec sursis pour avoir filmé des défenseurs à la sortie du procès d’un gang de violeurs d’origine étrangère à Canterbury. Le juge avait été clair dans son arrêt, le prévenant que « S’il commettait un autre délit (…) sa sentence de trois mois de prison serait appliquée en toute priorité ». « Continuez de parler de musulmans pédophiles, de musulmans violeurs, et tout et tout, et vous serez à nouveau jugé (…) et vous plongerez, compris ? » lui avait-il lancé. Que fit Robinson ? Il recommença.
L’affaire Tommy Robinson est un suicide politique pour l’élite
Ces nuances – quoique de taille – ne doivent pas faire oublier l’essentiel : depuis des années, l’Etat britannique laisse commettre des crimes en série par des gangs qui abusent de milliers de jeunes filles. Et depuis des années des politiciens, le parquet et maints autres organes de l’Etat, tous censés protéger ces filles, ont lamentablement échoué. Alors que plusieurs enquêtes sont bouclées, tous détournent le regard des victimes par peur d’être taxés de racisme. Le fossé entre les citoyens ordinaires et l’élite politique devient de ce fait un gouffre béant. L’affaire Robinson est politiquement suicidaire car c’est sur ce type de fractures que les surgissent les révolutions. Tommy Robinson est d’ores et déjà un héros du peuple. L’oligarchie s’en mordra les doigts.