TotalEnergies sous tutelle de l’Etat ? La gauche du Sénat le demande

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Il existe au Sénat un groupe de gauche Ecologiste-Solidarité et Territoires qui a lancé une commission d’enquête sur TotalEnergies en décembre 2023 et vient de rendre son rapport : il préfigure la tutelle que jetterait un gouvernement NFP sur les grandes entreprise et le « gouvernement climatique » qu’il prépare. La commission reproche à TotalEnergies de continuer à investir dans le gaz et le pétrole, ce qu’elle estime contradictoire avec les souhaits du GIEC et l’objectif du Net Zéro carbone. Elle a formé 33 recommandations pour que l’Etat reprenne le groupe en main. Sans tenir compte bien sûr des arguments produits par le PDG de TotalEnergies, Françis Pouyané.

 

Lâcher le fossile ruinerait TotalEnergies sans profit pour l’environnement

A court et moyen termes, les énergies dites renouvelables ne sont pas adaptées à la demande croissante d’énergie dans le monde. En 2019, près de 80 % de l’énergie consommée était d’origine fossile. Or certaines énergies renouvelables, l’éolien, le photovoltaïque sont intermittentes : il y a donc besoin d’énergies plus disponibles (pétrole), ou plus flexibles (gaz naturel). L’accord de Paris n’est pas réaliste. Trop de monde demande du pétrole, en Chine, en Inde, en Afrique : cesser d’investir serait restreindre l’offre et faire grimper les prix, grippant l’économie mondiale. Les pays en voie de développement ne peuvent restreindre leurs émissions de CO2 pour en arriver au Net Zéro comme le veut l’Agence Internationale de l’Energie : ils doivent d’abord croître avant de passer au bas carbone. Et la découverte récente de réserves énormes en Antarctique rend la chose encore plus évidente : la demande serait couverte par d’autres, russes notamment, ce qui ne changerait rien au bilan carbone mais ruinerait l’économie française.

 

La gauche du Sénat souhaite la tutelle de l’Etat

La commission d’enquête du Sénat, entraîné par son élan gauchisant, recommande l’entrée de l’Etat au capital de TotalEnergies pour compenser la fuite des actionnaires français (26,7 % contre 33,7 en 2010) face aux actionnaires américains, qui sont passés dans le même laps de temps de 26,7 à 39,7 et détiennent la majorité. Ainsi, selon Yannick Jadot, rapporteur de la commission, cela donnerait-il à l’Etat « un droit de veto sur des questions comme le déplacement d’un siège social ». Il est en effet question que TotalEnergies quitte la bourse de Paris pour celle de New York. Mais à qui la faute ? L’entreprise est en butte depuis des années aux attaques des écolos et gauchistes de tout poil. Et cela a des effets concrets. Les gérants de fonds investissent davantage selon des critères environnementaux comme l’ESRS (European Sustainability Reporting Standards) ou l’ISR (Investissement socialement responsable), alors que les entreprises américaines sont beaucoup moins sensibles à la propagande anti-fossile. Chez nous, de plus, le ministère des Finances a privé en 2023 du label ISR les entreprises dont plus de 5 % de l’activité est liée aux énergies fossiles… dont Total. Voilà pourquoi l’actionnariat français recule pendant que l’américain avance.

 

L’Etat vecteur de la tutelle climatique sur TotalEnergies

Mais le pire dans les recommandations de la commission sénatoriale est celle d’une « gouvernance climatique des entreprises », c’est-à-dire un renforcement des bilans carbone et des plans de transition, la création d’une autorité administrative pour suivre et contrôler le « devoir de vigilance », et de comités climatiques dans les conseils d’administration. Avec une petite cerise sur ce gâteau d’étatisme climatique, ce que l’on appelle en anglais le « Say on climate » : il s’agirait d’obliger les entreprises cotées en bourse à rendre compte lors de leur assemblée générale de ce qu’elles font contre le changement climatique ! Cela paraît gros, mais d’une part, rien n’est jamais excessif aux yeux des écolos et du NFP, et de l’autre, ce n’est que l’application des plans revendiqués de la transformation totale de l’économie mondiale par la politique climatique.

 

Pauline Mille