Le plan totalitaire de l’ONU pour l’agriculture et l’alimentation

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La COP28 aura été l’occasion pour l’ONU, par la voix de la FAO, de rendre public son plan pour réduire l’empreinte carbone de toute l’alimentation humaine tout au long de la chaîne qui mène de la ferme à l’assiette. Ce plan, qui prétend régir aussi bien l’agriculture que le transport, la conservation, la vente, entend mettre un terme à la faim et la malnutrition tout en promouvant le développement durable, est une tentative totalitaire, sous couleur de progrès moral et technique, de soumettre les activités humaines qu’il englobe à l’obligation de réduire les émissions de gaz carbonique afin d’atteindre l’objectif fixé par l’accord de Paris.

 

Le plan de l’ONU pour l’alimentation ne mange pas de pain

Comme très souvent dans les publications de l’ONU, on trouve dans ce plan des propositions plus ou moins vagues qui témoignent d’un grand bon sens et de très bonnes intentions. Partant du constat que l’alimentation humaine, si l’on compte la production, les intrants, le stockage, le transport et le gaspillage, engendre le tiers des émissions de gaz à effet de serre, il préconise d’améliorer ces différents domaines pour augmenter l’efficacité de l’ensemble. M de La Palisse n’aurait pas fait mieux. L’énergie propre, la restauration des sols et pâtures, la réduction des pertes et gaspillages, etc., sont au programme. Cela ne mange pas de pain, et tout dépendra de ce qu’on mettra derrière ces mots. Des sommets du climat réguliers seront chargés d’évaluer la mise en œuvre de ces améliorations, au niveau mondial et selon les régions.

 

« Rééquilibrer » le monde grâce au CO2

Deux faits se déduisent cependant de tous ces mots. Un, l’ONU installe une nouvelle usine à gaz mondiale afin d’avancer vers la gouvernance globale, en matière d’alimentation et d’agriculture cette fois. Deux, le tout est soumis au dogme écologiste qui se décline en deux articles qu’il n’est pas permis de discuter : l’homme réchauffe le climat d’abord, ensuite l’agent toxique principal de cette opération est le CO2, accompagné de quelques complices tel le méthane, c’est pourquoi il convient d’en réduire l’émission pour que le réchauffement ne dépasse pas 1,5 degré C depuis 1850. Ces deux faits permettent de soumettre le monde entier à l’injonction totalitaire de l’ONU, en particulier de punir les nations du Nord au profit du Sud. Le plan prévoit ainsi une « juste transition » de l’agriculture et de l’alimentation en distinguant les devoirs des pays riches et des pauvres en vue d’une « meilleure efficacité » et d’un « rééquilibrage global » de ces activités.

 

L’agriculture vertueuse des experts produit peu

Sans surprise, des « experts » divers (biodiversité, développement durable, etc.) ont salué cet effort vers « une juste transition » tout en soulignant que cela « n’allait pas assez loin ». Patty Fong, directrice des programmes de l’Alliance globale pour l’avenir de l’alimentation, qui regroupe une trentaine d’ONG, a bien sûr prôné l’élimination totale des énergies fossiles, par exemple. Mais les engrais chimiques ont fait l’objet d’un débat : si leur interdiction est souhaitée par tous, certains préconisent de la reporter à plus tard pour les pays pauvres dont la productivité est trop faible. D’une certaine façon, c’est un hommage du vice à la vertu, et un effort vers la réalité : cela suggère que l’agriculture ne subvient à l’alimentation de la population mondiale que grâce à des pratiques intensives.

 

Toujours plus d’argent pour le projet totalitaire de l’ONU

D’une manière générale, tout le monde réclame plus d’argent. Selon l’ONU, le monde ne finance pas assez la lutte contre le changement de climat dans l’agriculture et l’alimentation. Entre 2000 et 2021, il n’y aurait été dépensé « que » 183 milliards de dollars, soit 4 % des 4.400 milliards dépensés dans la transition climatique. Accroître ces sommes déjà énormes serait permettre au plan de l’ONU de régir et surveiller de plus en plus près l’agriculture et l’alimentation de l’humanité pour les soumettre aux dogmes de l’écologisme. Une entreprise doucement totalitaire, joliment maquillée en progrès solidaire.

 

Pauline Mille