Transhumanisme : Elon Musk annonce le premier implant Neuralink sur un être humain

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Le milliardaire Elon Musk a déclaré sur X que pour la première fois, un être humain a reçu un implant Neuralink dimanche, et que l’opération s’est déroulée avec succès, puisque selon lui les premiers résultats font état d’une détection des impulsions neuronales « prometteuse ». L’annonce n’a pas été confirmée de manière indépendante mais vu les sommes investies dans la société Neuralink – qui « valait » déjà 5 milliards de dollars en juin dernier – on peut supposer que Musk ne joue pas à faire de fausses annonces. En tout cas, il assume pleinement la transgression majeure que constitue cette opération baptisée « Telepathy » qui constitue en soi une étape majeure dans la marche vers le transhumanisme, qu’elle soit réussie ou non d’ailleurs. Le principe d’associer l’homme et la machine – ici le cerveau humain et une application capable de diriger un ordinateur ou assimilé – est un rêve à la Dr Frankenstein qui aboutit à déprécier l’homme sous prétexte de l’augmenter.

La littérature de science-fiction s’est depuis longtemps attardée sur tout ce qui peut aller de travers dans le cadre d’une telle entreprise. Eduard Habsburg, ambassadeur de Hongrie près le Saint-Siège, a eu raison de réagir à l’annonce de Musk sur X : « Nous savons tous quel genre de film commence comme ça. »

 

Musk annonce fièrement un implant Neuralink

Mais imaginons un instant que tout se passe « bien ». Que la bienveillance universelle soit à l’ordre du jour et que jamais cette technique ne soit utilisée pour le mal, ou n’ouvre la porte à la création de monstres hostiles à l’homme ou qui le supplantent. La transgression demeure précisément dans la volonté d’augmenter l’homme, de lui présenter ce rêve d’être « comme des dieux », de dépasser sa condition et d’oublier son but qui est d’aimer et servir Dieu dans sa propre unité corporelle, intellectuelle et spirituelle, telle qu’elle lui a été donnée par le créateur.

En l’occurrence, Elon Musk aborde la transgression par le biais d’une sorte de philanthropie. Il s’agit de permettre à des paralysés de compenser leur handicap. Oser contester cela serait le fait de sans-cœur…

Sa start-up, Neuralink, affirmait en mai dernier avoir reçu le feu vert de la FDA américaine pour commencer les essais sur l’homme, et depuis lors a commencé à recruter des paralytiques qui pourraient bénéficier de la capacité que leur donnerait un implant de communiquer avec des dispositifs numériques externes.

Ces implants ont d’ores et déjà été développés de manière à être « cosmétiquement invisibles », hermétiquement scellés et alimentés depuis l’extérieur du corps du receveur par une recharge sans fil. Les puces doivent alors au moyen de leurs électrodes capter les signaux des neurones afin de les transmettre, toujours par une technique sans fil, vers une application Neuralink dédiée capable de les décoder et ainsi de donner des ordres à un smartphone ou à un ordinateur qui peut ensuite actionner « presque n’importe quel appareil, uniquement par la pensée », a expliqué Musk.

 

Le transhumanisme avance par saut de puce

Celui-ci a précisé que l’opération c’était déroulée par voie de craniectomie pour insérer l’implant dans le cerveau d’une personne qui n’a pas été identifiée. On sait que Neuralink a développé un robot capable de mener une telle intervention qui n’est pas à la portée d’un chirurgien humain en raison de la finesse des composantes de l’implant. Musk a déclaré espérer que le produit Telepathy permettra à des personnes atteintes de handicaps comme ceux de Stephen Hawking de « communiquer plus rapidement qu’un dactylo hyper-rapide ou un commissaire-priseur ». Ainsi les premiers bénéficiaires, a-t-il précisé sur X, seront-ils ceux qui ont perdu l’usage de leurs membres.

Pour l’heure, il semble que la puce implantée par Neuralink, vraisemblablement sur un tétraplégique, a été placée dans une zone du cerveau qui contrôle les mains, les poignets et les avant-bras. Le biographe d’Elon Musk, Ashlee Vance, a déclaré que ce premier essai vise à montrer que l’implant peut « en toute sécurité récupérer des données utiles dans cette partie du cerveau du patient, et c’est une étape clef des efforts de Neuralink en vue de convertir les pensées d’un individu en une série de commandes compréhensible par un ordinateur. Sur le plan de la sécurité, il conviendra de vérifier que les minuscules fils de la puce ne migrent pas ailleurs dans le cerveau ».

Cette description laisse en tout cas augurer que l’homme augmenté de demain puisse être équipé de puces un peu partout dans le cerveau…

Et quid de la démarche inverse : introduire dans le cerveau des messages neuronaux depuis l’extérieur ?

Elon Musk, pour sa part, a déjà fait savoir qu’il espère voir les puces Neuralink servir au traitement d’affections tels l’obésité, l’autisme, la dépression ou la schizophrénie, ou permettre de surfer sur Internet ou de communiquer par télépathie.

 

Musk finance Neuralink au nom du « bien »

L’entreprise de Musk semble bénéficier de deux a priori favorables. D’une part, elle est présentée comme un moyen de rendre la santé à des personnes gravement atteintes sur le plan physique ou psychique, mais il faut comprendre qu’il ne s’agit pas d’une restauration d’un organe lésé, d’une thérapie (des avancées ont pourtant lieu en ce domaine), mais d’une action directe sur le cerveau, avec tous les dangers que cela comporte et toutes les confusions que cela entraîne, confusion matérialiste notamment qui réduit la pensée à une impulsion électrique. C’est une véritable manipulation de l’être humain, aggravée par les progrès de l’intelligence artificielle.

D’autre part, Musk apparaît aujourd’hui comme un champion de la liberté de pensée et d’expression, on le voit bien à travers ses commentaires sur X où il semble souvent prendre parti contre la tyrannie du temps présent. Voilà qui est de nature à le rendre sympathique alors qu’il est à la pointe des pires délires de ceux qui veulent intégrer l’homme et la machine – c’est notamment l’un des rêves affichés de Klaus Schwab.

Musk lui-même prétend vouloir sauvegarder la civilisation par ce moyen en évitant que l’homme ne se fasse doubler par l’intelligence artificielle ; selon Musk, ce n’est qu’en « fusionnant » avec l’IA que les humains développeront la capacité de la devancer et de s’en protéger.

Il s’agit pourtant clairement de redéfinir l’homme, de le recréer à une image autre que celle donnée par le créateur, de transcender ses limites – forcément, aussi, ses limites morales – voire d’aboutir à une forme d’immortalité recherchée – ils ne s’en cachent pas – par nombre de milliardaires comme Peter Thiel ou Jeff Bezos, pour ne citer que ceux-là.

Fondamentalement, c’est une négation de Dieu et de la vie éternelle qu’Il promet à ceux qui l’aiment.

 

Jeanne Smits