Arrivé depuis peu à la tête du National Health Service (Service national de la santé britannique, NHS), Simon Stevens a annoncé un nouveau plan pour « identifier » les personnes obèses afin que le « Royaume-Uni retrouve la forme ». Les généralistes seront associés à cette traque de l’obésité, visant spécialement les personnes âgées de moins de 40 ans, avec l’objectif notamment de réduire l’incidence du diabète lié au surpoids.
Une fois identifiés, les obèses se verront proposer des tests pour voir s’ils sont en état de prédiabète et recevront des conseils pour observer une meilleure hygiène de vie – sans compter un suivi serré et personnalisé pour vérifier qu’ils mangent de manière plus saine et font davantage d’exercice.
Le Royaume-Uni et l’angsoc d’Orwell
C’est évidemment « pour leur bien »… Mais à système de santé socialisé, méthodes socialistes ! C’est la collectivité qui surveille, qui traque, qui soigne et qui guérit, que les habitants du Royaume-Uni le veuillent ou non.
Le Royaume-Uni est aujourd’hui la deuxième nation la plus « lourde » d’Europe avec près du quart des habitants classés « obèses », alors que la moyenne européenne est de 16,7%. En quittant l’école primaire, un tiers des enfants britanniques sont déjà obèses ou en surpoids.
L’obésité n’est pas un handicap
Qualifiant d’« imbécile » le jugement de la Cour européenne qui a assimilé l’obésité à un handicap la semaine dernière, Simon Stevens a invité ses compatriotes à ne pas partager ce point de vue « fataliste ». Le NHS va mettre en place un nouveau programme gratuit qui commencera à se rembourser en trois ans, assure-t-il, en frais de maladie économisés.
La traque commence dans l’entreprise
Les entreprises seront même poussées à offrir des cadeaux et des bons d’achat à ceux de leurs employés qui perdront du poids. Pour une époque qui décrie le « paternalisme », on atteindra là des sommets…
Stevens parle d’expérience : il a lui-même perdu 20 kilos aux Etats-Unis où sa société offrait des bonus pour la perte de poids.
En attendant on observe que la consommation de matières grasses et de sucres a fortement diminué au Royaume-Uni ces vingt dernières années, sur la même période où l’obésité a explosé. Ce n’est pas tant la nourriture absorbée qui fait la différence, qu’une sédentarité accrue, l’utilisation des transports, et le temps passé devant les écrans. Choses que tout l’environnement favorise.