Trump résiste à la mondialisation au Sommet du G20 à Hambourg

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C’est le titre d’un article de The New American. Venu droit dans ses bottes au G20, à Hambourg, le week-end dernier, Donald Trump en est reparti avec une satisfaction non dissimulée : arrivé chez lui dimanche, il a même publié sur son compte Twitter un diaporama musical faisant défiler une série de clichés, des chœurs chantant en fond son slogan : « Make America Great Again »… Il a maintenu sa position sur le climat, a obtenu des concessions sur les énergies fossiles mais aussi sur les pratiques commerciales agressives comme le dumping, conséquences de la mondialisation en marche.
 
En même temps, le G20 ne souhaite pas le perdre – les objectifs onusiens doivent toujours « inclure », même les récalcitrants. Et le nouvel ordre mondial continue à se mettre en place, via d’autres chefs de file, comme l’Allemagne, la Chine…
 

Le vilain petit canard du G20 d’Hambourg

 
La presse américaine conservatrice s’est félicitée de la constance de son Président, qui s’est maintenu contre l’Accord de Paris sur le climat.
 
« Cela donne de l’espoir aux Américains qui croient en l’Amérique d’abord et constitue un obstacle majeur face aux mondialistes qui veulent utiliser des accords commerciaux multilatéraux, des traités sur des questions comme le changement climatique et d’autres problèmes connexes pour construire un nouvel ordre mondial » écrit le journaliste de The New American.
 
Il cite le ressenti éclairant d’un ancien fonctionnaire du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, Thomas Bernes : « Les Etats-Unis semblent mettre l’accent en ce sens : “Nous conservons le droit plénier de prendre des mesures unilatérales.” Ils se sont éloignés d’un système qu’ils ont largement contribué à créer ».
 

« L’Amérique d’abord » de Trump

 
La rédaction d’un communiqué global du G20 prend acte de la sortie des Etats-Unis des accords de Paris, qui peuvent donc poursuivre une politique divergente en la matière. Précisément, le texte dit qu’ils vont aider d’autres pays dans le monde à « avoir accès et utiliser des énergies fossiles » – une politique en apparence à contre-courant des objectifs onusiens – mais de manière « plus propre ». Trump a pu donc annoncer qu’il « cesserait immédiatement la mise en œuvre de sa contribution actuelle à l’échelle nationale ».
 
Quant aux pratiques ultra-libérales issues de la mondialisation à outrance, comme le « dumping », Trump a aussi obtenu une altération du discours des grandes puissances. Si tous, y compris lui, ont condamné à nouveau explicitement le « protectionnisme » commercial (pourtant cher à son cœur), a été reconnu pour la première fois aux pays victimes de ces pratiques, le droit de recourir à « des instruments légitimes de défense commerciale ». Ainsi, le G20 laisse la porte ouverte à des décisions unilatérales en vue de taxer certains produits ou de relever des droits de douane en cas de pratiques déloyales, dans le respect des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
 
La guerre mondiale commerciale dont menaçait Trump a été désamorcée, en particulier dans le domaine de l’acier (domaine qui aurait largement contribué à sa grande victoire en Pennsylvanie lors des dernières élections présidentielles). Elle avait un coût, qu’a accepté de payer le G20.
 

Mondialisation toujours ?

 
Pour autant, la chanson est toujours la même… et le principe du multilatéralisme a été a priori préservé. Tout cela n’empêche « en aucun cas la coopération sur de nombreux autres sujets », comme la « lutte contre le terrorisme », les « intérêts stratégiques »… Ce qui incombait aux « sherpas » du mondialisme : « éviter toute marche en arrière », comme l’a déclaré l’ancien banquier d’investissement de chez Rothschild, alias Emmanuel Macron.
 
Personne sur le côté, personne laissé en arrière ! « Inclusive » !
 
Certains voient dans ce G20, à cause des concessions « made by Trump », une défaite du mondialisme et la reconnaissance d’un certain monde multipolaire de nations souveraines… Certes, une alternative se met en place, mais les jeux de pouvoir semblent toujours côtoyer la perspective d’un nouvel ordre supranational.
 
« L’Accord de Paris est irréversible », ont déclaré les participants. Et d’autres chefs de file semblent avoir pris les devants : le président chinois Xi Jinping a déclaré que la Chine et la Russie devraient assumer un leadership plus global. Et l’Allemagne s’est particulièrement mobilisée aux côtés de Pékin. Angela Merkel avait d’ailleurs choisi comme symbole du sommet un nœud marin pour illustrer un « monde interconnecté » – obligatoirement mondialisé ?
 

Clémentine Jallais