L’ultra-droite terroriste revient : les journalistes français incorrigibles

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Dix quinquagénaires disséminés en France auraient monté un réseau pour casser du musulman. Le fantasme de l’ultra-droite terroriste est périodiquement agité par les journalistes français pour faire pendant à la réalité islamiste. L’affaire Charlie n’a rien appris à d’incorrigibles crétins.
 
Le papier de l’AFP brille par sa précision : dix personnes « liées à l’ultra-droite radicale » ont été interpellées samedi. Elles avaient « un projet de passage à l’acte violent aux contours mal définis à ce stade ». Leur profil était atypique, des quinquagénaires pères de famille. Ils « voulaient se procurer des armes », certains en possédaient, mais on ne précise pas lesquelles. Ils voulaient « éventuellement commettre des actions violentes ».
 

Le terroriste d’ultra-droite, plus subtil que le terroriste islamiste

 
Le terroriste islamique est terriblement simpliste. Il mitraille, il explose, il égorge, il éviscère, il tue des milliers de personnes dans le monde et des centaines en France. Le terroriste en lien avec l’ultra-droite est plus subtil et donne du fil à retordre aux enquêteurs qui se prennent des suées pour mettre quelque chose dans leur communiqué de presse. Qu’est-ce que l’ultra-droite ? Houlà, c’est complexe. Qu’y a-t-il dans le dossier de ces dix pauvres bougres ? Pff, dur à dire. Ils n’ont tué personne, ils n’avaient même pas acheté leurs armes ? Sans doute, mais, comme Francis Blanche dans le sketch de Pierre Dac, ils peuvent tuer. Et le principe de précaution ne se divise pas !
 

Chez les Français, le terroriste d’ultra-droite revient toujours en été

 
Le début de l’été est propice à la floraison du terroriste d’ultra-droite, qui fait opportunément oublier douze mois de terrorisme islamique. Le premier que nous vendirent les journalistes français est Maxime Brunerie, censé avoir voulu assassiner Jacques Chirac pendant le défilé du 14 juillet 2002. C’était un amateur de rock identitaire passé par le MNR de Mégret. L’enquête établit qu’il n’avait jamais voulu tuer Chirac. Il a voulu depuis s’inscrire au Modem et appelé à voter Ségolène Royal à la primaire PS. L’an dernier on a eu droit à Logan Alexandre Nisin, un gamin de Vitrolles « ex-militant d’ultra-droite » (c’est très chouette, comme dénomination). Lui était soupçonné d’avoir « un projet d’attentat contre des hommes politiques et des mosquées ».
 

Les journalistes français incorrigibles : malgré Charlie, ils vendent toujours les mêmes salades

 
Les services de police, qu’on taxe d’insuffisance lorsque les terroristes islamistes tuent, ont fait un travail de surveillance minutieux dans son cas : ils savent qu’il était chaudronnier intérimaire, avait un clignement intempestif de l’œil, qu’il a écouté Kroc Blanc et Goldofaf, qu’il a fait partie d’un groupuscule marseillais « pétainiste », et recouvert à ce titre la statue de Manouchian d’un drap blanc, qu’il juge l’AF trop molle et qu’il a tracté pour le FN lors de la dernière présidentielle. Il possède un fusil à pompe et « aurait réfléchi » aux moyens de « se fabriquer un lance-flamme ». C’est lui qui avait « identifié » pour cible Jean-Luc Mélenchon, ce qui a valu à celui-ci une « standing ovation » à l’assemblée nationale. Les journalistes français sont incorrigibles : une dizaine de leurs confrères se sont fait massacrer par de vrais terroristes, et ils continuent imperturbablement à débiter leurs salades sur un terrorisme d’ultra-droite qui n’existe pas. En attendant probablement qu’un jour, lassés par la situation que leur mensonge contribue à aggraver, des Français se lanceront effectivement dans le contre-terrorisme. Ce jour-là, ils ne manqueront pas de dire qu’ils ont toujours eu raison.
 

Pauline Mille