Selon la presse politique américaine, un informateur du FBI, Douglas Campbell, a témoigné devant trois commissions du congrès de l’existence d’importants virements de responsables exécutifs de l’entreprise nucléaire Rosatom sur les comptes de la Clinton Foundation afin de faire pression sur Hillary Clinton, alors secrétaire d’État des Etats-Unis. Moscou cherchait alors à acquérir la société nucléaire Uranium One et le fait est que les négociations ont abouti : avec l’approbation de Mme Clinton, la Russie a pu faire prendre le contrôle d’au moins 20 % de l’uranium américain – denrée stratégique entre toutes. Le rachat à 100 % a abouti en 2013.
C’est le journal The Hill qui évoque ce témoignage faisant état du transit de « millions de dollars ». Douglas Campbell renforce donc l’information donnée en 2015 par le New York Times – Hillary Clinton n’était à cette date pas encore candidate à la présidence – selon laquelle 40 millions de dollars sont tombés sur les comptes de la Clinton Foundation en relation directe avec ses négociations.
Les millions russes qui ont facilité l’accord d’Hillary Clinton pour la vente d’Uranium One
Ce témoignage, écrit, s’est accompagné d’un entretien oral à huis clos avec des membres des trois commissions du Sénat et de la Chambre des représentants qui s’intéressent à l’« Uraniumgate », dont l’aspect le plus inquiétant n’est pas ce qu’il faut bien appeler une forme de corruption mais le fait que des mines d’uranium des Etats-Unis sont devenues la propriété d’une société d’Etat russe.
Campbell a notamment attesté par écrit, selon The Hill, de ce que des hauts responsables des entreprises nucléaires russes lui ont affirmé que Moscou a engagé une société de lobbying américaine, APCO Worldwide, précisément parce qu’elle était en mesure de peser sur l’administration Obama, et plus précisément sur son secrétaire d’Etat Hillary Clinton, dans le cadre d’un contrat à 3 millions de dollars annuels. Les commanditaires s’attendaient clairement à ce qu’une partie de la somme au moins se transformerait en « soutien » pour les œuvres des Clinton : la Clinton Global Initiative gérée par la fondation, en a bien bénéficié d’après Campbell, notamment sous forme d’assistance gratuite de la part d’APCO.
L’enquête FBI qui évoque les dons de Moscou à la Clinton Foundation
Alors que les Démocrates tentent actuellement de minimiser ce témoignage en contestant sa véracité, assurant que Campbell n’était pas « fiable », reste qu’il a continué de travailler pour le FBI et qu’il en a reçu en 2016 une rémunération de 50.000 dollars – c’est beaucoup pour une prétendue planche pourrie.
Alors que l’établissement américain tente de faire croire à une collusion entre Trump et Poutine, de plus en plus invraisemblable, l’existence d’un lien entre Hillary Clinton et la Russie est, quant à lui, avéré.