David Cameron a donc remporté une victoire aux élections législatives. Non tant par le pourcentage particulièrement élevé des votes qui se sont portés sur le Parti conservateur, mais parce que celui-ci est suffisant pour qu’il gouverne seul. Après sa rencontre avec la reine, David Cameron peut se considérer comme pleinement Premier ministre. Il y a plus ! Cette victoire a vu la démission des principaux responsables des autres partis. De Ed Miliband, du Labour. Et surtout – peut-être – de Nigel Farage, dont l’UKIP était jusqu’ici une épine dans la réflexion européenne des Britanniques. Il serait cependant faux de croire que David Cameron peut organiser tranquillement désormais un referendum sur la question. Depuis les Antilles, François Hollande a prétendu le rappeler à l’ordre sur le sujet européen. De quoi je me mêle ?
Les victoires de David Cameron
Il y aurait, il y a énormément à dire sur ces élections législatives britanniques. Les jours, les semaines à venir, appelleront à ce sujet des enseignements. Aujourd’hui, on peut cependant d’ores et déjà constater que David Cameron a habilement manœuvré, se débarrassant, dans l’opération, tout à la fois, de sa droite et de sa gauche. Mais la sortie maladroite de François Hollande montre une fois de plus que le national est un sous-européen. Bruxelles prétend régner en maîtresse, tant à Paris qu’à Londres, à Berlin qu’à Madrid, à Lisbonne qu’à Varsovie.
Mais si cela est, Hollande n’a aucun droit à parler sur ce ton à Cameron – qui doit être tenté de lui répondre vertement. Il est vrai que, en Europe, hormis parmi ses pairs, personne n’a plus considération aucune pour Hollande et ses impairs. En intervenant ainsi, il ne fait qu’exacerber davantage ceux qui, de Londres à Edimbourg, sont de plus en plus nombreux à se dresser contre l’Europe.
En attendant, David Cameron ne semble pas trop peiné par les appels européens. Le Premier ministre va son petit bonhomme de chemin, et a décidé de charger son ministre des Finances, George Osborne, de négocier avec l’Union européenne afin d’obtenir certaines concessions avant d’organiser un référendum sur l’appartenance de la Grande-Bretagne au bloc des Vingt-Huit.
Le référendum sur l’Europe
C’est à Berlin et à Bruxelles – et non à Paris… – que va se rendre le missus dominici pour voir ce qu’il est loisible de faire en ce domaine, même si d’aucuns sont tentés de répondre par la négative à toute question sur le sujet.
Quoi qu’il en soit, les dirigeants européens n’ont guère le choix, d’où, sans doute, leur acceptation dès vendredi d’entamer des discussions. Ils auraient d’ailleurs tort de ne pas se fier à l’intelligence tactique du Premier ministre britannique. S’il peut prouver à ses électeurs, à l’ensemble des Britanniques que le Royaume-Uni peut retrouver toute sa place dans l’Union européenne, que Bruxelles accepte de négocier, le fameux referendum de 2017, dans lequel certains croient voir un chiffon rouge, pourrait bien n’être qu’une formalité sans conséquence désastreuse pour les sectateurs cabris de l’Europe…