Ces hommes d’âge mûr, choisis pour leur « vertu éprouvée », seraient en quelque sorte des prêtres à temps partiel à même de célébrer l’Eucharistie dans des zones dépourvues de prêtres pour répondre à la faim des sacrements des populations tout en mettant l’accent sur la centralité de celle-ci.
Le cardinal a évoqué l’Amazonie ou certaines îles du Pacifique reculées, « mais pas seulement », parlant d’une véritable « urgence sacramentelle ».
Rien n’est décidé mais la question sera soulevée lors du prochain synode spécial des évêques en 2019 ; les discussions porteront notamment sur les pouvoirs qui seraient conférés à ces hommes – quels sacrements ils pourraient célébrer, par exemple – qui continueraient de vivre maritalement et d’avoir un travail professionnel par ailleurs. Le cardinal estime aussi qu’en Occident, il faut travailler davantage sur les vocations et rester à l’écoute pour voir « si l’Esprit suggère quelque chose ».
Tout en assurant que les conditions habituelles d’accès à la prêtrise ne seraient pas modifiées pour le rite latin, le cardinal Stella laisse ainsi deviner une nouvelle attaque contre le « rigorisme » de ceux qui s’en tiennent aux traditions multiséculaires.
Précisons que la question du célibat sacerdotal est certes disciplinaire, mais que ce qui est prôné aujourd’hui pour les prêtres de rite latin, non seulement contredit ce que de nombreux papes ont affirmé sur la question, mais introduirait une pratique très différente à celle consentie aux chrétiens orientaux, puisque les hommes mariés ordonnés prêtres dans ces rites, et leurs épouses, sont soumis à des règles de vie, de vêture et d’exercice de leurs droits conjugaux extrêmement contraignantes.