Une étude de l’Université d’Edimbourg menée par Peter Achten et Victor Timmers indique que les voitures électriques émettent des polluants plus dangereux que celles à combustion. Ces polluants proviennent des pneus, des freins et de la batterie ainsi que d’autres pièces servant à leur propulsion qui les rendent plus lourdes. Les pollutions surviennent lorsque les pneus et freins s’usent lors de la conduite, notamment lors des accélérations et décélérations.
L’étude tend à montrer qu’un tiers seulement de la pollution émise par les véhicules traditionnels provient des gaz d’échappement. Les deux-tiers restants proviennent donc d’autres éléments, dont les freins et les pneus. Pour Achten « Celle-ci (la pollution) est plus toxique que les émission des moteurs modernes et va jouer un rôle clef dans les crises cardiaques et les crises d’asthme lorsque la pollution atmosphérique augmente. » Ce constat n’est pas si étonnant si l’on tient compte du fait que les moteurs à explosion moderne sont bien moins polluants qu’autrefois, tout en étant plus sobres.
La production de voitures électriques a un impact réel sur l’environnement
Ozzie Zehner, auteur du livre Green Illusions, explique qu’il a acheté une voiture hybride électrique-gaz, pensant qu’il lutterait ainsi contre la pollution. Mais il a depuis revu sa position, écrivant que s’il n’est guère difficile de calculer le montant d’énergie pour changer une batterie, en revanche la production d’électricité en elle-même a un impact réel, plus difficile à mesurer que celui du pétrole ou du charbon : « Le gaz naturel nécessite d’être brûlé, produit du CO2 et s’accompagne souvent de méthodes d’extraction dommageables ; et le nucléaire produit des déchets radioactifs difficiles à stocker, ainsi que des risques de prolifération et de retombées. Il n’y a pas de méthode claire pour comparer ces effets… Mais se concentrer uniquement sur les gaz à effet de serre, c’est ne voir le problème que par le petit bout de la lorgnette. »
A partir de là, le problème se complique. Zehner poursuit : « Les cellules photovoltaïques contiennent des métaux lourds et leur fabrication relâche des gaz à effet de serre comme l’hexafluoride de souffre, 23.000 fois plus dangereux pour le réchauffement que le CO2, selon le GIEC. De plus, durant l’extraction des matériaux de base nécessaire à leur fabrication, des carburants fossiles sont utilisés. »
Les voitures électriques polluent davantage que les voitures à combustion
Une analyse sérieuse doit aussi prendre en compte la voiture sur la durée de sa vie d’utilisation. Le pack batterie d’un tel véhicule est extrêmement lourd, obligeant les constructeurs à utiliser pour le reste du véhicule des matériaux dont la fabrication est très coûteuse en énergie (composés de carbone et aluminium notamment). Les métaux utilisés sont rares et chers à extraire. Le lithium, le cuivre et le nickel des batteries sont également coûteux et polluants et des problèmes environnementaux de contamination de l’air et de l’eau se posent pour les populations dans les régions où ils sont produits.
Par ailleurs, ceux qui utilisent de tels véhicules se situent dans des régions riches, tandis que ceux qui extraient les matériaux et font face à ces risques habitent dans les régions rurales et pauvres, ce qui creuse le fossé entre ces populations, selon Zehner. Même à l’aune « écolo », la voiture électrique ne fait pas le poids !