Une nouvelle initiative populaire suisse va entraîner cet automne une votation non pas sur une question de société, mais sur l’or de la Confédération. Afin qu’elle reprenne la maîtrise de sa monnaie et qu’elle freine les manipulations d’un marché encore plus sensible en période de crise.
 
Le 30 novembre prochain, les Suisses se prononceront par votation sur le rapatriement de leur or détenu à l’étranger, l’obligation pour la Banque nationale Suisse de détenir 20% de ses actifs en or physique (contrairement au dollar ou à l’euro par exemple) et l’interdiction de toutes ventes futures d’or : tout l’or acquis devra être gardé en Suisse.
 

La Suisse naguère modèle d’une bonne gestion de l’or et de la monnaie

 
Après avoir été un repère de politiques monétaires saines et d’inflation modérée, la situation de la Suisse a été progressivement bouleversée depuis la création de la Réserve fédérale aux Etats-Unis et particulièrement depuis quinze ans, après que le gouvernement suisse a supprimé l’adossement obligatoire de 40% à l’or en 1999. Le franc suisse, qui avait toujours été une monnaie forte, a été détruit peu à peu par les politiques récentes de la Banque nationale Suisse (BNS)
 
Depuis 2008, le bilan de cette dernière a quintuplé, passant de 100 milliards de francs suisses à 500. La Suisse a donc imprimé 400 milliards de francs suisses lors des 6 dernières années, soit presque les deux tiers de son PIB, afin de garder sa devise basse vis-à-vis de l’euro et des autres devises. Ce qui signifie que la Suisse a proportionnellement imprimé plus de monnaie que tout autre pays développés dans le monde…
 

Une votation dirigée aussi contre les manipulations monétaires

 
Si cette initiative populaire était approuvée par le peuple suisse, la BNS devrait acquérir environ 1.500 tonnes du précieux métal, soit presque la moitié de la production annuelle mondiale.
 
L’analyste financier Bill Murphy, membre du comité d’action anti trust de l’or, une organisation créée pour s’opposer à la manipulation du marché de l’or, a affirmé que cette initiative suisse pourrait engendrer une transparence en limitant les politiques et les manipulations monétaires controversées : « Si le référendum suisse aboutissait, il renverserait l’ordre du jour du cartel de l’or en raison de la quantité énorme de marché physique qui devrait être acquise ».