Ÿnsect, voilà une graphie, des trémas sur un y, qui sonne vaguement turc, et pourtant elle désigne une entreprise bien française qui, à en croire le Forum de Davos qui l’a chaleureusement louée en 2021, est « leader » des producteurs de protéine et d’engrais à base d’insectes. Fondée en 2011 à Paris, elle entend nourrir, dans l’ordre, « animaux de compagnie, poissons, plantes et humains ». Partiellement financée par la France et subventionnée par l’UE, elle a levé 435 millions de dollars dans le monde dans le cadre de la grande transition alimentaire qui doit modifier les habitudes de consommation et remplacer la viande par d’autres sources de protéines. Bref, elle a été conçue pour être un fleuron de la greentech, qu’on appelle aussi ecotech ou encore cleantech, (ce qui se conçoit mal se dit en franglais), toutes ces startups et PME offrant des « solutions innovantes » pour lutter – directement ou indirectement – contre le réchauffement climatique. Le hic, c’est que le public ne suit pas. Non seulement, c’est un projet entièrement dicté par l’idéologie écolo, mais c’est un échec économique patent, un véritable fiasco assorti d’un gaspillage d’argent public.
Le fiasco économique arc-en-ciel, de Blanche-Neige à Ÿnsect
Elle même agricultrice, la députée RN Valérie Deloge a travaillé à faire connaître au public la face cachée d’Ÿnsect. Ce qui fut une startup reste très bien vu des banquiers de la Banque publique d’investissement qui ont mis 25 millions d’euros au pot au nom de l’Etat, lequel détient ainsi 15 % du capital de l’entreprise. Elle est bien vue aussi des fonctionnaires d’une UE qui a mis 20 millions d’euros, et de la Ville d’Amiens qui s’est contentée de 700.000 – son usine ultra-moderne de 450.000 mères carrés est implantée dans les Hauts de France. Lancée par des scientifiques et des militants écologistes, elle est en somme bien vue des élites mondiales soucieuses de préserver la planète en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et particulièrement remontées contre la viande, censée coûter très cher en énergie, en eau, et en empreinte carbone. Mais le public n’achète pas ses produits. Les pertes de 2023 avoisinent 80 millions d’euros. La société a été mise en redressement judiciaire en mars. L’arc-en-ciel, une fois de plus, se fracasse contre la réalité : Ÿnsect est un fiasco comparable à la nouvelle Blanche Neige de Walt Disney.
L’élite mondialiste impose la transition alimentaire aux peuples
Pour Valérie Deloge, si Ÿnsect est subventionnée par l’UE, louée par le forum de Davos, et rejetée par le consommateur, c’est que la transition alimentaire est un projet qu’« une élite veut imposer aux citoyens sans leur consentement ». C’est pourquoi l’UE, d’ordinaire si soupçonneuse et précautionneuse, non contente d’avoir subventionné Ÿnsect, a autorisé sur le marché depuis février son produit phare, la poudre de vers de farine jaune traitée aux UV. En 2021, elle avait déjà autorisé des larves entières, à déguster à l’apéro, comme des cacahuètes ou des noix de cajou, mais le saucisson et les olives marchent mieux, parce que, comme le note notre confrère Ici (anciennement France Bleu), cela « ne séduit pas les investisseurs ». Pourtant Ÿnsect n’avait pas lésiné sur la communication : « Nos systèmes alimentaires sont arrivées à un point de non-retour. (…) Nos scarabées réconcilient notre bien-être avec celui de nos écosystèmes. Ils permettent de créer de savoureux produits qui soient sains avec un impact positif à la fois sur le cholestérol et le microbiote. »
Une entreprise subventionnée par l’UE sous conditions
Devant ce culte du scarabée digne de l’ancienne Egypte, l’UE a autorisé la poudre de Tenebrio molitor de Ÿnsect, à de nombreuses conditions. D’abord, qu’elle soit traitée aux UV. Parce que « le traitement aux UV de la poudre obtenue à partir de larves entières de Tenebrio molitor augmente sa teneur en vitamine D ». Ensuite, que sa proportion ne dépasse pas 4 % de la composition des pains et gâteaux, 3,5 % des produits à base de pâtes et des compotes, et 1 % des fromages. On a la calculette précise, à la Commission de Bruxelles. Il faut enfin que sa présence soit signalée sur l’étiquette : elle peut en effet provoquer des allergies comme un vulgaire gluten. L’insecte qui pond les jolis vers jaunes utilisés pour la poudre est le ténébrion meunier, élégant coléoptère qui rappelle le capricorne et le scarabée. Le ver de farine a toujours été considéré par les ménagères comme une plaie parce qu’il se glisse partout pour manger même la farine et les aliments secs. Mais il se nourrit aussi de toutes sortes de cadavres et de légumes en décomposition, sans oublier, nécessité fait parfois loi, le polystyrène expansé.
Transition alimentaire ou cauchemar en cuisine ?
Les campagnes de communication anti-viande et favorables à la transition alimentaire n’ont pas manqué de le mettre en valeur (notamment les émissions de télé-réalité), sans pourtant faire jusqu’à ce jour décoller les ventes. Aussi Wikipédia, cette bible du commun savoir populaire, s’y emploie-t-il de son côté, comme on le voit par cet extrait : « Consommées vivantes, les larves sont très juteuses et d’une saveur assez sucrée. Leur goût rappelle celui de la noisette et de l’amande. Les vers de farine peuvent remplacer les noix, les raisins secs ou bien même les morceaux de chocolat dans les pâtisseries. Dans les tartes salées, ils remplacent les lardons ou le jambon. On peut aussi les faire frire et les consommer comme des petits lardons grillés. » Notre confrère Ici est sur la même longueur d’onde : « Par ailleurs, manger des insectes reste assez banal dans de nombreux pays et cela fait même partie du patrimoine français : les Corses produisent notamment le Cazu Marzu, un “fromage aux asticots”. » Dans cet ordre d’idée, la Wehrmacht reprochait pendant la guerre au roquefort verré de contourner la réglementation en offrant au consommateur de la « viande sans ticket ».
La science subventionnée au service de l’UE et du monde
Et Wikipédia, quittant le domaine de la stricte gastronomie, fait la promotion du vers de farine jaune en matière de nutrition : « Les vers de farine présentent un réel avantage nutritionnel. En effet, à masse égale il y a autant de protéines dans des vers de farine que dans de la viande de bœuf. Les vers de farine contiennent également de nombreux nutriments et vitamines, comme des oméga 3, des oméga 6 ou des vitamines B12 mais sont également riches en fer, en zinc et en fibres (il y a à masse égale plus de fibres dans des vers de farine que dans des brocolis). Le Tenebrio molitor a aussi un autre atout, il apporte 9 acides aminés essentiels à l’Homme. En effet, l’Homme doit consommer certains acides aminés essentiels. Ce sont des acides aminés que le corps humain est incapable de synthétiser. » On comprend que la Commission européenne soit séduite : « Grâce à l’abondance des insectes dans notre monde, leurs propriétés riches en protéines et en nutriments représentent moins de 1 % de l’empreinte carbone de l’élevage et constituent l’alternative alimentaire idéale, facilitant la transition vers des régimes alimentaires sains et durables, et contribuant positivement non seulement à notre santé mais aussi à celle de notre environnement et donc à notre avenir. »
Le fiasco d’Ÿnsect, symbole de résistance populaire
Malgré tous ces avantages Ÿnsect est aujourd’hui endetté de 130 millions auprès des banques, et il lui en manque le double pour pouvoir continuer. Les peuples ne comprennent rien au Green Deal, à l’UE, à l’élite mondiale et aux nécessités de la transition alimentaire. Aujourd’hui Klaus Schwab a passé la main mais son successeur n’a nullement renoncé à la révolution mondialiste, même si, avec la conjoncture, ses moyens tactiques peuvent changer. De l’autre côté, la figure de Donald Trump, toute erratique qu’elle paraisse, libère la parole de ceux qui préfèrent la réalité à la propagande arc-en-ciel. La transition alimentaire et la transition énergétique restent des piliers de la grande réinitialisation mondialiste, mais elles ne doivent pas coûter trop cher, sans quoi une part du monde des affaires, choisi pour contremaître de l’opération, pourrait passer dans l’opposition, de peur de perdre trop d’argent. Avec Ÿnsect, il ne s’agit que de sommes minimes par rapport à la révolution engagée, mais la chose est symbolique : les peuples, en défendant leurs us, coutumes et recettes, jouent une partie capitale. Assurer le fiasco de la transition alimentaire est un acte de résistance.