Zone euro : le satisfecit poli d’Angela Merkel à Manuel Valls

Zone euro Angela Merkel Manuel Valls
 
Pour son premier voyage à Berlin depuis sa nouvelle déclaration de politique générale, Manuel Valls avait en quelque sorte promis de faire entendre raison à Angela Merkel sur les difficultés que rencontre chaque jour davantage la zone euro. Peine perdue ! Le chancelier allemand s’est contenté d’un soutien oral au programme de changement affiché par le premier ministre français. Pour la France…
 
Pour Angela Merkel, pas question de toucher aux fonds publics ; c’est aujourd’hui aux entreprises de s’investir : « Il importe maintenant de trouver encore plus de possibilités d’amener les capitaux privés à investir ». Car, pour l’heure, la priorité de Berlin va au budget fédéral.
 
Double réponse, pour Manuel Valls, au cours de son séjour allemand. Contraint par Angela Merkel de réviser sa position en s’intéressant d’abord – et peut-être uniquement… – à l’aspect franco-français du problème, Manuel Valls a voulu reprendre, autant que faire se peut, de la hauteur : « Je ne demanderai jamais à l’Allemagne de résoudre les problèmes de la France », mais « je n’accepterai jamais qu’on me dise ce que je dois faire ». Rodomontades sans conséquences : c’est pourtant ce que font les gouvernements (pas seulement le sien) en se pliant quotidiennement aux ukases de Bruxelles.
 

Un satisfecit poli d’Angela Merkel

 
En attendant, cela lui a valu un satisfecit de la part d’Angela Merkel, qui a salué le programme « impressionnant » de réformes présenté par Manuel Valls, et lui a souhaité « bonne chance ». Avec ça…
 
Sur un second plan, on entend dire que Manuel Valls aurait eu plus de succès auprès des entrepreneurs allemands. Parce qu’ils ont applaudi quand il a répété ce qu’il avait dit devant le Medef ? C’est un peu court, jeune homme… En réalité, les industriels allemands ont fait remarquer qu’il n’était pas de leur responsabilité d’améliorer la situation française.
 

De quoi parle-t-on ?

 
Quoi qu’il en soit de la satisfaction affichée par le Premier ministre, le résultat est plus que terne, tant il est vrai que les deux pays ne peuvent s’entendre. « Quand la France crie croissance, l’Allemagne entend nouvelles dettes et quand l’Allemagne exige des réformes, en France, on entend économies mortelles », observe le quotidien Die Welt.
La position allemande, pour résumer, est simple : chacun chez soi !