Macron en marche vers le Nouvel Ordre Mondialiste :
Blanquer à l’éducation nationale

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Emmanuel Macron, comme François Hollande, veut conformer la France au Nouvel Ordre Mondialiste. Pour y réussir sans effaroucher le peuple, il faut mettre en marche des réformes qui le rassurent après un quinquennat démoralisant. Notamment dans l’enseignement. Zoom sur le nouveau ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer.
 
C’est un crâne d’œuf. Il n’y a qu’à le regarder. Le front plus haut que le yéti de Tintin au Tibet, en moins velu. L’œil vif et charbonneux, le curriculum vitae bardé de diplômes, de thèses et de fonctions. Titulaire d’une maîtrise de philo et d’un DEA de sciences politiques, agrégé de droit, docteur en droit, américaniste distingué, professeur de droit public, deux fois recteur, essayiste polygraphe, directeur général de l’enseignement scolaire au ministère de l’éducation nationale, directeur de l’Essec et d’autres lieux découvrant à marée basse. Fils d’enseignants, enseignant lui-même, il connaît le système de haut en bas et de droite à gauche. Plus spécialiste de l’éducation nationale que lui, tu meurs.
 

Blanquer et Macron, deux mandarins de l’éducation nationale

 
Bref, c’est le technocrate dans toute sa splendeur. Du temps de Luc Châtel, sous Sarkozy, c’est lui qui faisait tourner la baraque de l’éducation nationale. Rue de Grenelle, on se souvient de ses expériences de recteur, la « mallette des parents », le « cartable numérique », les micro-lycées, la « cagnotte » pour inciter les « décrocheurs » à ne pas sécher les cours.
 
On se souvient aussi que c’est l’un des mandarins, l’un des piliers du diplodocus de l’éducation nationale, dont les connaissances et les brillantes idées se sont perdues dans la fièvre réformatrice permanente du ministère sans jamais amener la moindre amélioration sensible d’ensemble. Il peut se comparer en cela à son patron Macron, qui fourmille de promesses dont certaines ne sont pas sottes, mais qui aux affaires n’a rien su apporter de positif.
 

En marche vers un peu de bon sens ?

 
Mais imaginons par hypothèse que le système droite-gauche dans lequel ils se trouvaient pris les empêchait de se mettre vraiment en marche et qu’ils vont désormais pouvoir donner leur pleine mesure. Vers quoi se dirigeront-ils ?
 
La réputation d’homme de droite de Blanquer et certaines des propositions qu’il avait lancées, défense du français, retour au classes d’excellence, évaluation des élèves dès la maternelle, éloge de la méritocratie, suscitent des espoirs explicites dans les associations qui suivent l’éducation nationale, notamment SOS Education, à laquelle il a donné une grande interview en mars 2017. Il y rappelle la nécessité de transmettre un savoir, l’apport des sciences cognitives à la pédagogie, pour se débarrasser de nouveautés qui n’ont pas marché (comme la méthode globale), le rôle de la comparaison internationale (qui permet de mesurer le progrès ou le déclin relatif de l’éducation nationale française) et enfin « l’expérience accumulée par des siècles d’humanité ». Il ne cache pas son admiration pour les travaux du neuroscientifique Stanislas Dehaene qui utilise l’imagerie cérébrale pour étudier les fonctions cérébrales en jeu dans la lecture ou l’arithmétique.
 

La méthode Blanquer pour réformer l’éducation nationale

 
Certains se réjouissent carrément qu’il ait inspiré plusieurs des promesses du candidat Macron, les études dirigées du soir pour les collégiens, les stages de remise à niveau l’été pour les collégiens, la priorité aux premières années de scolarité, etc.
 
Et ils espèrent d’un si bon connaisseur de l’éducation nationale qu’il trouve la méthode pour en réussir la réforme, sans provoquer le blocage de toutes les articulations du mammouth. Lui-même se flatte d’être un « pragmatique » habile à trouver la « troisième voie » entre le « pédagogisme » et le « traditionalisme ». Il prône une « méthodologie de la réforme », il ne compte pas « tout faire tout de suite et partout » mais entend « donner de la liberté à certains territoires », en donnant leur « autonomie » à « 5 à 10 % d’établissements volontaires ».
 

Le Nouvel Ordre Mondialiste a besoin d’élèves qui sachent lire

 
En admettant que Blanquer ne se leurre ni sur la capacité de blocage de l’éducation nationale d’une part, ni sur les compétences et l’esprit de décision des chefs d’établissement de l’autre, quel sera le contenu de sa réforme ? Evaluer les élèves, leur apprendre à lire, écrire et compter, c’est bien, mais pour apprendre quoi ? A quoi tend cette remise en ordre qui sert d’appât aux gens de droite ?
 
Pour le savoir, il faut d’abord prendre garde aux lacunes, aux manques qu’on relève dans les déclarations du nouveau ministre. Rien n’est dit ni sur l’enseignement de l’histoire et de l’instruction civique. Nulle remise en cause du caractère idéologique et révolutionnaire des sciences de la vie et de la Terre, sur l’idéologie du genre et sur l’orientation LGBT friendly de l’éducation nationale. Celle-ci continuera à former de petits révolutionnaires acquis à l’idéologie mondialiste : la différence est qu’ils sauront désormais lire et écrire, ce qui rassurera leur grand-mère qui a voté Fillon.
 

Derrière Blanquer et Macron l’idéologie mondialiste

 
Si les silences de Jean Michel Blanquer ne nous renseignaient pas suffisamment, ses paroles et son cv renforcent notre conviction. Par exemple, lui qui essaie de ne pas paraître trop politisé, lui qui prône même une « dépolitisation » de l’enseignement, a manifesté le trois mai sa forte opposition à Marine Le Pen, dans un tweet à ses élèves de l’Essec – « Si la France devait prendre un chemin contraire » à l’idéal démocratique qu’il dit le sien lors de la présidentielle. Peu importe le devoir de réserve : il lui fallait manifester sa haine mondialiste contre la candidate de la nation.
 
On relève d’ailleurs qu’il a écrit son dernier livre, L’école de demain, en collaboration avec l’institut Montaigne, club de pensée mondialiste lancé en 2000 par Claude Bébéar, alors PDG d’Axa, qui soutient aujourd’hui Emmanuel Macron. Et cette école de demain sera tout naturellement « ouverte à l’entreprise », c’est-à-dire conçue selon les besoins et les normes du libre échange intégral.
 

Le nouvel habillage d’une vieille éducation humaniste

 
Si l’on pioche un peu plus la biographie de Jean-Michel Blanquer, on s’aperçoit qu’il n’est pas seulement l’ami de François Baroin depuis le CM2, mais le biographe très empathique du père de celui-ci, Michel Baroin, ancien grand maître du Grand Orient de France, auquel il a consacré son premier livre Michel Baroin, les secrets d’une influence. Il est sans doute, comme il le dit de son ami François, un « maçon sans tablier ».
 
Quant à sa rhétorique, si elle est quelque fois verbeuse et obscure, elle n’en est pas moins significative. Affirmant que l’éducation est « trop saisie par la temporalité politique, par les effets d’alternance de stop-and-go », il préconise donc de s’élever, comme le recommandent les institutions supranationales, au-dessus des politiques nationales marquées par l’élection. Pour lui, il faut « passer par une dépolitisation – il faut dépasser le clivage droite-gauche – puis par une repolitisation, pour faire comprendre que l’éducation est le sujet le plus important ».
 

L’éducation selon Blanquer et Macron, menace pour l’identité nationale

 
Cette « repolitisation » échappant au « clivage droite-gauche » et au « stop-and-go » consécutif aux élections est précisément l’objectif mondialiste fixé à Emmanuel Macron. Dans ce cadre, la comparaison internationale n’est pas seulement un garde-fou contre le n’importe quoi du pédagogisme mais un moule pour le formatage au politiquement correct.
 
Cette repolitisation après la dépolitisation sonne comme le coagula après le solve, et entre en résonnance avec les mots fétiches de Blanquer, « république », « respect », confiance », « bonheur ». En rendant son « excellence » à « l’école républicaine », le nouveau ministre de l’éducation nationale entend rétablir la confiance du peuple envers l’Etat qui lui dispense sa pâtée et refaire de l’école une efficace machine à formater les esprits.
 
La référence (complètement biaisée) par laquelle il ouvre son interview à SOS Education l’affiche sans se cacher : « Les sociétés qui réussissent – comme la France de la IIIème république – sont des sociétés où il y a d’abord la confiance de l’ensemble de la société (…) ». Quand on sait que la troisième république s’est précisément construite sur une terrible guerre scolaire, civile et religieuse, menée par la maçonnerie, on mesure toute l’impudeur du personnage et du processus dans lequel Macron engage la France.
 

Pauline Mille