Le cardinal Wim Eijk demande que le pape François mette fin aux « doutes » à propos d’“Amoris laetitia” et des divorcés remariés

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Dans un entretien avec le quotidien néerlandais Trouw, l’archevêque d’Utrecht, le cardinal Wim Eijk vient d’appeler le pape François à apporter de la « clarté » face aux « doutes » semés par l’exhortation post-synodale Amoris laetitia à propos de l’accès à la communion pour les divorcés « remariés ». S’il s’efforce d’affirmer, dans cet entretien paru vendredi dernier, que le pape n’a « jamais, nulle part » déclaré que ces couples pouvaient recevoir le sacrement de pénitence et de l’Eucharistie, il emploie tout de même des mots qui ont été ceux de nombreux évêques, universitaires et théologiens, mais aussi ceux des quatre cardinaux des « Dubia » demandant au pape François de faire la lumière sur cette question, sans jamais recevoir de réponse.
 
Le cardinal Wim Eijk, connu pour ses positions fidèles à la tradition de l’Eglise en matière de morale familiale et conjugale, avait déclaré à l’issue des deux synodes sur la famille que l’Eglise catholique ne saurait modifier son enseignement traditionnel sur le refus de la communion aux couples divorcés « remariés », assurant alors que le pape ne changerait pas la doctrine à cet égard.
 

Le cardinal Wim Eijk reconnaît l’existence de « doutes » semés par “Amoris laetitia”

 
Si le cardinal Eijk a réaffirmé lors de l’entretien que le pape François n’a jamais ouvertement déclaré que les personnes engagées dans une nouvelle union sans que leur premier mariage n’ait été déclaré nul ne pouvaient accéder à la communion (mais le pape bel et bien approuvé des directives des évêques du grand Buenos Aires allant assez clairement dans ce sens, NDLR), il a reconnu que, comme le lui soufflait le journaliste Stijn Fens, la « confusion » règne sur ce point. Fens rappelait que certains « catholiques orthodoxes » ont accusé le pape de favoriser l’hérésie dans la mesure où il garde le silence.
 
Pour ce qui est de la confusion donc, le cardinal est d’accord pour en constater l’existence et pense avoir une explication : « A la suite des deux synodes sur la famille un document a été écrit par le pape, Amoris laetitia. De ce fait des doutes ont été semés. Les divorcés “remariés” peuvent-ils désormais communier ou non ? Ce que l’on voit, un peu, c’est que telle conférence épiscopale gère l’affaire d’une façon, tandis que tel autre la gère d’une manière exactement inverse. Mais bon, ce qui est vrai à l’endroit A ne peut subitement être faux à l’endroit B. A un moment donné on serait content de voir que la clarté soit faite. »
 

Le pape François doit lever les doutes à propos des divorcés remariés

 
« Voudriez-vous que les choses soient claires ? », demande alors Stijn Fens. Réponse du cardinal Eijk : « Oui, cela, je l’apprécierais vraiment beaucoup. Les gens sont dans la confusion et ce n’est pas bon. »
 
Interrogé sur la question de savoir ce qu’il attend du pape François, le cardinal a répondu : « Je dirais : éclairez-nous. A propos de ce point précis. Otez ce doute-là. Sous forme d’un document, par exemple. »
 
Pour ce qui est du contenu de ce document qu’il appelle de ses vœux, le cardinal Eijk n’est pas moins clair : «  Ici, nous avons évidemment les paroles du Christ Lui-même : le mariage est un et indissoluble. C’est à cela que nous nous accrochons dans l’archidiocèse. Lorsqu’un mariage a été déclaré nul par un tribunal ecclésiastique, cela constitue la confirmation officielle que vous n’avez jamais été marié. Ce n’est qu’alors que vous êtes libre de vous marier et de recevoir la confession et la communion.  »
 

Jeanne Smits