Entretien avec Moh-Christophe Bilek sur la conversion des musulmans

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La possibilité de connaître Jésus Christ, un droit de l’homme supérieur à tous les autres

 

Mohammed Christophe Bilek, ancien musulman converti au christianisme en 1970, fondateur de l’association Notre-Dame de Kabylie consacrée à l’évangélisation des musulmans et à leur accueil dans l’Eglise catholique, fondateur du Forum Yeshua el Messiah (Jésus le Messie), livre ici un regard passionnant sur la remise en cause de l’islam dans les pays musulmans et sur les conversions de musulmans en France malgré le relativisme qui sévit dans l’Église et l’islamophilie des élites politico-médiatiques. Un entretien exclusif de Reinformation.Tv.

 

Moh-Christophe Bilek, étant vous-même converti au catholicisme après avoir grandi dans une famille musulmane algérienne, vous cherchez à évangéliser les musulmans. Vous rencontrez donc d’anciens musulmans convertis et des musulmans désireux de se convertir au christianisme. Par rapport à ce que vous avez pu dire dans le passé, pensez-vous que la conversion est toujours aussi difficile pour ces personnes vis-à-vis de leur famille, de leurs amis, de leur entourage musulman ? Constatez-vous une évolution en bien ou en mal ? Ces personnes sont-elles obligées de se cacher ?

 
La loi musulmane est le gros problème pour ceux qui veulent se débarrasser de l’islam, car il y a justement un grand mouvement de remise en question de l’islam. Mais il faut faire ici la distinction entre les pays de tradition chrétienne et les pays musulmans où l’islam domine. C’est là où l’islam domine qu’il y a une remise en question de l’islam. Le fait le plus incroyable qui s’est passé l’année dernière, c’est la suppression en Tunisie de la loi qui interdisait aux musulmanes de se marier à un non-musulman. Il y a même eu une réaction de l’université [égyptienne] d’Al-Azhar et aussi de l’université Zitouna en Tunisie. C’est la preuve que les choses sont en train de bouger, mais dans les pays musulmans. On a encore, dans une moindre mesure, ce qui vient de se passer en Arabie saoudite : l’autorisation donnée aux femmes de conduire et surtout, semble-t-il, la détermination du prince héritier à mettre de l’ordre dans les hadiths afin de moderniser la loi musulmane. La première chose à laquelle il va certainement s’atteler, c’est la loi sur l’apostasie, qui fait que celui qui quitte l’islam est d’office condamné à mort s’il ne se rétracte pas dans les trois jours. Il y a donc ce mouvement de fond.
 

« Quelque chose est en train de changer mais l’Occident ne le voit pas : l’islam est remis en question à l’intérieur de ses terres. »

 
En Egypte, il semblerait qu’il y ait quatre millions de personnes – ce sont des chiffres donnés par des Egyptiens – qui ont apostasié l’islam, et certains le déclarent ouvertement, par exemples chez les intellectuels. Je ne parle pas ici de conversions au christianisme, mais de personnes qui ont rejeté l’islam. Cela, on le voit bien en Algérie, et même au Maroc. En Tunisie, cela fait longtemps qu’il y a des personnalités qui remettent en cause des choses dans l’islam.
 
Ce mouvement de fond vient du début du XIXe siècle, il est dû à l’Europe et à la confrontation avec les civilisations chrétiennes qui a amené cela. Progressivement, il y a eu une réaction musulmane qualifiée de renaissance, à la fin du XIXe siècle, qui a abouti à la naissance des nationalismes locaux un peu partout, puis à un repli sur les positions pures et dures de l’islam, avec le salafisme, le wahhabisme. Mais ces tendances pures et dures sont en train de s’essouffler après la défaite d’Al-Qaïda puis de l’Etat islamique. Quelque chose est en train de changer mais l’Occident ne le voit pas : l’islam est remis en question à l’intérieur de ses terres.
 

Qu’en est-il de la France pour les gens qui veulent abandonner l’islam au profit du christianisme ? Constatez-vous une évolution ?

 
En France, il se passe quelque chose d’assez curieux, que je pense vrai aussi pour l’Angleterre et pour l’Allemagne. On y constate au contraire un repli des Algériens, des Tunisiens, des Marocains et des autres musulmans. La France est marquée par le relativisme ambiant, militant, des médias et des hommes politiques favorisant l’islam, avec une conjonction de trois éléments qui contestent le christianisme. Pour parler de façon générale, il s’agit d’une part de la franc-maçonnerie et de la tendance anticléricale, mais il y a aussi, qu’on le veuille ou non, un travail contre le catholicisme de la part de ceux qui se réclament du judaïsme.
 

« La France est marquée par le relativisme ambiant, militant, des médias et des hommes politiques favorisant l’islam. »

 
Dans mon chemin de conversion, les juifs que je rencontrais étaient toujours surpris de m’entendre dire que je quittais l’islam. C’est anachronique, mais pour eux, l’islam vaut beaucoup mieux que le christianisme. Il y a donc aussi une tradition judaïque militante à l’égard du catholicisme.
 
Enfin, depuis en gros Mai 68, il y a dans la société française cette idée que c’est le catholicisme qu’il faut abattre. Même l’islam vaut mieux pour certains – pour une grande partie de la gauche. Aujourd’hui, dans tous les pays occidentaux importants, y compris aux Etats-Unis, mais à l’exception des pays de l’Est, on constate un phénomène de remise en question de la tradition chrétienne la plus ancienne, et c’est ce qui est dangereux.
 

Peut-on dire que ce rejet du christianisme cherche à s’appuyer sur l’islam ?

 
Oui, après De Gaulle et après Pompidou, et surtout avec Mitterrand, l’islam est devenu un outil. On s’appuie sur l’islam, même si certains en reviennent. En tout cas ceux qui sont honnêtes, comme Riposte laïque et d’autres qui se rendent compte que l’islam, c’est pire que tout. Je parle ici de l’idéologie islamique, pas des musulmans eux-mêmes, pour lesquels il faut tempérer son propos et espérer, même, qu’ils se convertissent.
 
Mais le phénomène qui m’étonne le plus, indépendamment de ces trois courants qui militent contre le catholicisme, c’est que même au sein de l’Église catholique en France et dans d’autres pays, notamment en Allemagne et en Espagne, certains sont presque favorables à l’islam. C’est assez incroyable. Pour moi, ce n’est pas l’islam en tant que tel qui est en train de se battre contre le catholicisme : ce sont plutôt des éléments issus de la tradition chrétienne ancienne. L’exemple le plus flagrant en France, c’est Mélenchon qui a été enfant de chœur et qui n’arrête pas d’attaquer le catholicisme et le christianisme.
 

« Chez les musulmans, l’Esprit Saint travaille »

 
Mais revenons aux musulmans eux-mêmes. Chez les musulmans, l’Esprit Saint travaille. Quoi que l’homme fasse, l’Esprit Saint travaille dans le cœur de ceux qui Le cherchent. Jésus nous dit : celui qui cherche trouve, celui qui frappe à la porte, on lui ouvre. L’Esprit Saint a toujours travaillé dans les cœurs.
 
Le problème rencontré en France aujourd’hui par les musulmans qui se convertissent, ou qui sont en voie de conversion, est celui d’un aspect identitaire de l’islam, très nouveau. Depuis la Marche des Beurs, sous Mitterrand, il y a eu un retournement. Ce n’est plus le nationalisme algérien, tunisien ou marocain, mais l’identité musulmane qui est désormais la référence – une identité beaucoup plus difficile à remettre en question que celle des origines. C’est pour cela que les conversions se font dans le silence, car il y en a, même si les médias n’en parlent pas. Elles se font aussi dans la peur, d’autant plus que cette identité est devenue visible avec le voile, le port d’une tunique pour les hommes, la barbe, le halal, la prière manifestée publiquement, etc. C’est pour cela que ceux qui veulent quitter l’islam le font avec beaucoup plus de discrétion.
 

« Les médias ne veulent pas parler des musulmans convertis. »

 
Dans les pays musulmans, ils savent que c’est dangereux et seules quelques têtes brûlées arrivent à se manifester publiquement ou à fuir.
 
En Kabylie, cette liberté a existé de tout temps puisque les Kabyles ont toujours été un peu irrédentistes par rapport à la tradition musulmane et au pouvoir. Mais en France, c’est parce que la société française appuie les revendications musulmanes que les musulmans qui se convertissent se font beaucoup plus petits et beaucoup plus discrets.
 
Il y a d’ailleurs une volonté des journalistes de ne pas faire connaître cela. J’ai été approché l’été dernier par une personne qui voulait faire un reportage sur les convertis. Au départ, cela concernait uniquement les convertis au christianisme. Mais bientôt la supérieure de cette journaliste devait lui enjoindre d’inclure dans son reportage l’histoire de convertis passés du christianisme à l’islam. Elle l’a fait, et finalement son projet n’a pas abouti. Les médias ne veulent pas parler des musulmans convertis.
 

L’Eglise de France accueille-t-elle volontiers ces anciens musulmans ou ces personnes issues d’une culture musulmane qui demandent le baptême ?

 
Dans les pays musulmans comme l’Algérie, ce sont souvent des communautés protestantes qui les accueillent, car il y a de nombreuses « églises de maison ». En France, où il y a plus de liberté, la peur n’est pas la même qu’au Maghreb ou en Egypte : c’est plutôt le relativisme qui fait que certains n’accueillent pas ces gens ou leur proposent un chemin catéchuménal dépourvu de profondeur. Ceux qui accueillent ces musulmans, ce sont les gens de la Tradition – pas uniquement de la Fraternité Saint-Pie X d’ailleurs, mais tous ceux qui sont attachés à la tradition de l’Eglise. Il existe encore des gens qui ne sont pas forcément des traditionalistes mais qui ont eu une prise de conscience malgré tout.
 

« Ceux qui accueillent ces musulmans, ce sont les gens de la Tradition »

 
On peut parler d’un courant dans l’Eglise – celui des proches de la Fraternité Saint-Pierre, de l’Institut du Christ-Roi… – qui a pris conscience de ce qu’il faut accueillir les anciens musulmans. Et c’est vrai qu’il y a des baptêmes assez nombreux, et un réel suivi de ces musulmans convertis.
 
Mais d’un autre côté, le relativisme dans l’Eglise fait que certains curés, certains prêtres, estiment que l’islam est quasiment salvateur. C’est-à-dire qu’on n’a pas besoin de le quitter puisqu’on peut se sauver dans l’islam : il suffit d’être un bon musulman. Ce discours-là désarçonne bien évidemment le musulman qui arrive et qui, lui, connaît l’islam de l’intérieur et veut s’en débarrasser. C’est une terrible déception qui est vécue face à l’attitude de ces prêtres mais aussi de certains laïcs.
 

Pensez-vous qu’ils sont encouragés dans cette attitude par le pape François ?

 
Je suis évidemment très critique à l’égard du pape François en raison de son attitude vis-à-vis de l’islam. Mais pour être honnête, je dois dire que ceux qui sont en marge au sein de l’islam, et qui se posent des questions, voient dans ses gestes la preuve de la supériorité, de l’humanité du christianisme par rapport à l’islam. Quelqu’un réagissait récemment à propos de son voyage en Birmanie et au Bangladesh et au fait qu’il a pleuré en entendant les récits des Rohingyas, ce qui a scandalisé beaucoup de catholiques, parce qu’il n’avait pas pleuré en public pour la persécution des chrétiens. Mais c’est un fait que cela émeut certains musulmans. A-t-on vu un seul responsable musulman pleurer à cause de la persécution de ces Rohingyas ? Qu’un personnage qui n’est pas musulman pleure sur le sort de musulmans persécutés est quelque chose qui les bouleverse. Il faut donc reconnaître au pape François une certaine forme d’action. Ses gestes ont une répercussion chez certains musulmans, c’est un fait.
 

Pour revenir à la France, combien y a-t-il selon vous de conversions de musulmans vers le christianisme ?

 
Si on se fonde sur les 10 % des baptisés de Pâques venant d’un environnement musulman selon les chiffres de la Conférence des évêques de France, cela fait à peu près 300 convertis chaque année, un chiffre qui s’est maintenu sur 10 ans, soit 3.000 environ en 10 ans. A ceux-ci il faut ajouter ceux qui ne passent pas forcément par les structures épiscopales, dans les communautés nouvelles. J’ai moi-même assisté au baptême de deux personnes dans ce cadre. Des communautés comme la Fraternité Saint-Pierre ou la Communauté de l’Emmanuel peuvent baptiser sans s’en référer à l’évêque. Si on compte tous ceux-là, on peut facilement doubler ce chiffre de 300 convertis par an.
 

En France, environ 3.000 musulmans demandent le baptême chaque année

 
Dans les paroisses, il y a encore ceux qui se font baptiser en dehors de Pâques et qui ne sont pas non plus pris en compte dans ce chiffre d’environ 300. Et si vous ajoutez ceux qui se convertissent chez les protestants, qui sont nombreux, sur une décennie j’estime qu’on atteint facilement les 30.000 convertis. Mais c’est malgré tout difficile à chiffrer. D’autant plus que certains, et j’ai l’exemple de deux cousines dans ma famille, se considèrent convertis, chrétiens, sans être baptisés. Pourquoi ? Parce que pour eux, le fait d’adhérer davantage à Jésus-Christ qu’à l’islam, qu’ils ont rejeté, suffit pour se considérer comme chrétiens.
 
J’ai fait intervenir une personne dans cette situation dans une émission de Radio Notre-Dame fin novembre pour que les gens se rendent compte. Cette personne disait à l’antenne qu’elle se considérait comme chrétienne et qu’elle élèverait ses enfants dans le christianisme, et cependant elle ne veut pas franchir le pas du baptême car elle n’en voit pas l’utilité. Voilà qui pose un problème de mission, d’annonce de l’Evangile. Certains adhèrent en fait à la civilisation chrétienne qui a apporté les droits de l’homme, les progrès techniques liés à la recherche du confort et du bien-être pour autrui, car contrairement à l’islam la religion chrétienne porte en elle l’amour du prochain, mais ces mêmes personnes ne veulent pas franchir le pas du baptême.
 

« Il faut donc s’engager par le baptême. Sinon, le Seigneur pourrait très bien nous dire : ‘‘Je ne te connais pas.’’ »

 
Ceux qui tentent d’annoncer le Christ aux musulmans doivent insister sur le fait que même si le christianisme est bénéfique pour notre vie dans le monde, cette Annonce sert surtout notre vie avec Dieu : il faut donc s’engager par le baptême. Sinon, le Seigneur pourrait très bien nous dire : « Je ne te connais pas. » « Ce n’est pas parce que tu dis “Seigneur, Seigneur” »… Je pense que si certains ont peur de demander le baptême, c’est qu’ils ne sont pas vraiment engagés dans la foi.
 

Une étude du Pew Research Center montre que d’ici à 2050 il pourrait y avoir entre 13 et 18 % de musulmans en France, et jusqu’à 30 % dans un pays comme la Suède. Vous êtes très critique de l’islam. Que pensez-vous de la vie des non-musulmans dans une Europe où les musulmans seront bientôt aussi nombreux, et sans doute à terme même majoritaires 

 
A vue humaine… Toutefois, on ne prend pas en compte ce qui est essentiel pour moi : Dieu a un plan dans l’histoire humaine. Mais d’un point de vue humain, la situation est même plus grave que cela, car cette étude considère, pour la France, qu’il s’y trouve aujourd’hui seulement 9 % de musulmans. Ce chiffre est-il valable ? Dans certaines villes, dans certaines banlieues parisiennes, lyonnaises et marseillaises, ce n’est pas ce que peut voir l’œil. Cela va aller en augmentant très fort d’ici à 2050, même si l’immigration diminue et que le nombre de migrants ou des clandestins accueillis diminue, à cause des naissances.
 

« La projection du Pew Research Center est tout à fait valable, mais elle ne tient pas compte du facteur divin. »

 
La projection du Pew Research Center est tout à fait valable, mais elle ne tient pas compte du facteur divin. Elle ne tient pas non plus compte sur le plan humain, du fait que les gens misérables qui arrivent vont se ramollir quand ils vont vivre dans le confort. Ainsi, les femmes d’origine nord-africaine qui vivent ici ont moins d’enfants qu’en Afrique du Nord. C’est moins vrai pour la génération qui arrive, mais c’est vrai pour les générations suivantes.
 
Qu’est-ce qui fait venir les migrants ? Ce n’est pas le besoin spirituel, ce n’est pas vraiment les droits de l’homme, mais c’est le confort et le bien-être. Si les Européens aujourd’hui ont moins d’enfants, c’est qu’ils veulent à tout prix conserver leur bien-être et leur confort. La croissance de la population musulmane ne sera donc pas forcément exponentielle. Mais ces études font craindre un changement de population en Europe, c’est un fait. Ce qui est terrible, c’est que ce changement de population est favorisé par les hommes politiques, par l’attitude d’Angela Merkel, et c’est totalement scandaleux. Ce qui est aussi terrible, c’est que Merkel a voulu imposer cela à des pays comme la Hongrie, la Pologne et les pays de l’Est et qu’elle cherche toujours à le faire. C’est donc mal parti, mais on ne peut pas se dire chrétien sans tenir compte du paramètre divin. On dit qu’en Allemagne beaucoup d’Iraniens se convertissent. Beaucoup, quand ils verront que l’islam ne tient pas la route et qu’ils auront le confort et la liberté, pourront répudier l’islam, et moi je tiens compte aussi de cela.
 

Et que pensez-vous justement du refus des pays du Groupe de Visegrád d’accueillir les demandeurs d’asile arrivés illégalement en Grèce et en Italie ?

 
Quand on est comme moi entre deux mondes, deux cultures, et donc deux sociétés – une société post-chrétienne ici et une société musulmane de l’autre côté de la Méditerranée –, la question qui se pose est celle de la réciprocité. Et puis ces droits de l’homme que l’on veut, de façon bienveillante, voir mis en pratique dans tous les pays du monde, font qu’il faut regarder aussi ce que veulent les gens là-bas. Moi, si j’avais les mêmes droits, la même liberté d’expression et la liberté de pratiquer ma religion, je retournerais en Algérie. Pourquoi ne m’aiderait-on pas à rester là-bas, à me garantir ces droits ?
 
C’est justement ce qui est hypocrite dans les politiques de l’Occident européen. Les Européens font un complexe de supériorité sans le savoir. Ils considèrent que c’est seulement sur le sol français, allemand ou anglais qu’on va pouvoir montrer de la générosité. Mais montrez de la générosité dans les pays où il y en a vraiment besoin !
 

En matière d’accueil des immigrants, ce sont les pays de l’Est qui ont raison !

 
La logique, la règle devrait être celle des pays de l’Est. Ils ont raison : pourquoi faire venir les gens alors qu’on peut les aider sur place ? D’autant plus qu’on sait très bien qu’il ne s’agit pas de réfugiés politiques, mais des réfugiés économiques. Ce sont des gens qui fuient la misère, mais pourquoi ne travaillent-ils pas pour que ça change dans leur pays ? C’est ce qui est anormal et dont on ne parle pas dans les médias : on devrait dire à celui qui vient : « Pourquoi n’aides-tu pas ta propre famille et ton pays ? Où est ton nationalisme, ton sens de la patrie ? » Et on voudrait que ces gens aient l’amour de la patrie où ils arrivent ? Ils vont bien évidemment la mépriser. En Algérie, ceux qui restent sont scandalisés par cela : on favorise des délinquants, on favorise ceux qui partent parce qu’ils ne veulent pas travailler chez eux. C’est assez scandaleux de considérer que ce sont ceux-là qu’il faut aider, et non ceux qui veulent rester et travailler dans leur pays.
 
Par ailleurs, un des grands reproches que je fais à l’entourage du pape et au pape François lui-même, c’est qu’il ne propose pas l’Evangile à ceux qui arrivent. Il leur propose les droits de l’homme. Mais n’est-ce pas un droit que d’avoir la possibilité de connaître Jésus-Christ ? C’est un droit qui est supérieur à tous les autres, et c’est le devoir du pape de proposer le Christ, c’est dans ce but qu’il a été fait pape. Il s’agit de proposer, pas d’imposer !
 
Propos recueillis par

Olivier Bault