Toujours plus loin. Après l’approbation, le 18 juin dernier, de la proposition de loi TPA qui oblige désormais le Congrès américain à approuver ou rejeter en bloc tout accord de libre-échange conclu par l’exécutif d’ici à 2021, le Council on Foreign Relations (CFR) vient de prendre la tête d’un appel visant à inclure la Chine dans le traité transpacifique (TPP). Le think-tank mondialiste, très influent, veut une nouvelle fois modeler la politique étrangère des Etats-Unis.
Sa revendication marque un retournement majeur – au moins apparent – par rapport à l’argumentaire développé par Obama et son administration pour faire adopter le traité. Celui-ci avait été présenté comme indispensable pour combattre… l’hégémonie économique chinoise !
La rhétorique contre la Chine utilisée par les mondialistes pour obtenir le soutien conservateur
Le Los Angeles Times, qui a apporté son soutien indéfectible au traité transpacifique, écrivait même, dans un article daté du 4 mars 2015 : « Le président Obama espère obtenir le passage d’un traité transpacifique en jouant sur la peur de la Chine. »
Plus précise encore, cette phrase du Times : « Alors que la Maison Blanche tente de boucler des années de négociations à propos d’un pacte de commerce transpacifique fortement contesté, les représentants de l’administration présentent de plus en plus l’accord comme essentiel pour que les Etats-Unis restent solides en face de leur intimidant rival économique : la Chine. »
L’argumentaire était bien ficelé : le Congrès devait à tout prix soutenir le TPP et augmenter les pouvoirs d’Obama pour éviter que ce ne soit la Chine, et non les Etats-Unis, qui écrive les règles du commerce mondial.
Maintenant que le traité est approuvé par l’intermédiaire de ce vote du « fast track », le danger chinois est pour ainsi dire oublié.
Aux Etats-Unis, les mondialistes avaient déjà évoqué leur intention d’inclure la Chine dans le traité transpacifique
Cela n’a rien d’étonnant de la part des activistes mondialistes (au tout premier plan desquels se trouve le CFR) qui n’ont jamais caché leur intention de faire de ce traité transpacifique un tremplin vers une zone de libre-échange bien plus vaste, qui inclurait la Chine.
La rhétorique contre la Chine n’était dès lors qu’une ruse habile pour attirer le vote des conservateurs qui s’alarment de l’influence croissante de la Chine, mais également la sympathie des producteurs nationaux et des syndicats, inquiets de céder leur production au monstre chinois.
Dès le 25 juin, le CFR félicitait le Congrès de sa décision et encourageait à lire un article de Richard Katz qui appelait à « inclure la Chine dans le TPP », sous prétexte que le pays communiste serait « beaucoup moins dangereux sur le plan international qu’il ne l’était sous Mao Zedong ».
Le papier de Katz reconnaît que sur un point, les opposants au traité transpacifique ont raison : oui, les droits de douane américains sont tellement bas, et les restrictions commerciales déjà si faibles, que le traité n’offrira que peu d’avantages aux Etats-Unis et beaucoup à ses rivaux étrangers…
Le CFR reconnaît déjà la légitimité des inquiétudes des opposants au TPP
« De leur côté, les États-Unis sont déjà tellement ouverts au commerce que la plupart des gains économiques directs de n’importe quel nouvel accord de libre-échange iront chez ses partenaires » écrit ainsi l’auteur recommandé par le CFR.
Cette tendance avait déjà été constatée lors de l’adoption de l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA), sans que les parlementaires ne s’en souviennent davantage avant de voter les pleins pouvoirs à Barack Obama.
Les mondialistes du CFR avaient transmis des données frauduleuses pour faire adopter ce traité : s’ils avaient été vendeurs de voitures, ils seraient en prison pour fraude, note The New American. En 2015, ils continuent leurs fraudes statistiques pour promouvoir les traités transpacifique et transatlantique.
Quand viendra l’heure pour le Congrès de voter l’accord transpacifique, nul doute que la rhétorique anti-Chine refera surface. Mais le lobby mondialiste pourra la prendre avec un grain de sel sachant que, grâce à ses pouvoirs étendus, Obama pourra agir à sa guise.
Il n’est pas possible de croire que les parlementaires qui ont apporté leur soutien à ce projet de loi, parmi lesquels une majorité de Républicains, n’avaient pas anticipé une telle manœuvre.