Google enterre le site eurosceptique britannique le plus populaire

Google site eurosceptique britannique populaire
 
Google, de loin le moteur de recherche internet le plus utilisé et le plus influent, a sans expGoogle enterre le site eurosceptique britannique le plus populairelication passé à la trappe le site eurosceptique britannique le plus populaire, EUReferendum, en le déplaçant vers la deuxième page des résultats de recherche sur le sujet. Selon le fondateur du site en question, Richard North, le géant du web est « corrompu » et révèle ainsi son soutien militant au maintien dans l’Union européenne. La veille, l’UE a révélé travailler avec Facebook, Twitter et YouTube (propriété de Google) sur la censure des contenus jugés « racistes ».
 
Mercredi, Lie Junius, directeur des relations publiques de Google a d’ailleurs assuré que la firme était « heureuse de travailler avec la Commission européenne », le bras exécutif non élu de l’UE.
 
Aujourd’hui 90 % des recherches internet se font sur Google ; le moteur de recherche est à ce titre la première source d’information pour de nombreux électeurs, et on estime qu’il est en mesure de faire basculer le vote de 20 % des indécis (et même 80 %, parmi certaines populations). Le rôle de Google dans le referendum sur l’UE pourrait dès lors être décisif.
 

Le géant du web s’immisce dans le processus démocratique britannique

 
Lorsque le site eurosceptique populaire EUReferendum a disparu récemment de la première page des résultats sur le sujet, et ce après avoir été depuis plus de dix ans en tête, les partisans du Brexit ont tout de suite subodoré une manœuvre.
 
Le site, fondé en 2004 par l’auteur et chercheur Richard North, a été référencé par le Financial Times comme le blog politique le plus influent en 2006. Il reste en tête des recherches sur Yahoo et Bing de Microsoft. Sur Google, en revanche, il n’apparaît plus qu’à la 13e ou 15e place, sur la deuxième page – autant dire dans les abysses, pour la plupart des internautes – après trois sites gouvernementaux, quatre liens vers les journaux The Guardian et The Independent (pro-UE), un vers la BBC, et seulement un pour le Telegraph (eurosceptique).
 
Les sites placés après ceux qui sont en haut de la liste des résultats Google n’obtiennent qu’une petite fraction des connexions.
 

Un site eurosceptique populaire disparaît de la tête du classement Google

 
Richard North, fondateur du site, a déclaré au Register que Google pourrait être en train de perdre son « intégrité » et a prévenu que son incroyable pouvoir pourrait être utilisé pour dénaturer le processus démocratique. « Il est vital que les gens prennent conscience de l’étendue du pouvoir potentiel (ou effectif) de Google. Ce qui était au départ un bon outil a pris une autre tournure. Le pouvoir corrompt, et Google corrompt absolument », a-t-il écrit dans un courriel.
 
Google est généralement considéré comme la firme technologique la plus puissante dans le monde, juste après Facebook, dont il a récemment été révélé que ses informations mises à la une sont favorables à la gauche et occultent les voix conservatrices.
 
Selon le travail du psychologue Robert Epstein, décrit dans Politico l’an dernier, Google est en mesure de changer le cours d’élections : « Le prochain président des Etats-Unis pourrait devoir son investiture non seulement aux publicités télévisuelles et aux discours, mais également aux décisions secrètes de Google et personne, à part moi et peut-être quelques obscurs chercheurs, ne comprendrait le mécanisme. »
 

Patrick Neuville