Qui récupérera l’héritage de Fidel Castro, riche à millions ?

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L’ancien président de Cuba, Fidel Castro (au centre), lors du gala de célébration de son 90e anniversaire, le 13 août, à La Havane. A ses côtés, son frère Raul Castro (à gauche) et le président du Venezuela, Nicolas Maduro (à droite).

 
Fidel Castro, un frugal militant révolutionnaire soucieux seulement du bien des peuples opprimés ? Telle est l’image que le Lider Maximo a toujours voulu donner de lui-même. Mais qu’on ne s’y trompe pas : le style ne dit pas toute la vérité sur l’homme, il peut même la cacher. Castro, jadis toujours revêtu d’un modeste treillis, puis de joggings de marque qu’il ne quittait même pas pour recevoir le pape François, a soigneusement cultivé une austérité de façade que la grande presse du monde entier n’a pas contestée. Sa disparition a provoqué un concert de louanges de la part des médias et des élites politiques. Mais derrière l’image de l’homme de gauche mythique, il y a aussi beaucoup d’argent. La grande question qui se pose après son décès est de savoir qui récupérera son héritage, un héritage qui pourrait bien se compter en centaines de millions de dollars. Car Fidel Castro était très riche. La Nomenklatura fait partie intégrale de la mise en œuvre du communisme !
 
Des journalistes plus indépendants d’esprit, mais aussi des dissidents qui font partie du million de Cubains qui ont quitté leur patrie pour fuir la tyrannie castriste ont au cours des ans tenté d’évaluer cette fortune immense en se fondant uniquement sur des informations publiquement accessibles. On parle de demeures de grand luxe, de yachts, d’île privée et même d’une usine à fromage qui lui appartiendrait en propre.
 

Les millions de Fidel Castro : le casse-tête de l’héritage

 
Selon une enquête publiée en 2006 par le magazine Forbes, Fidel Castro « pesait » alors 900 millions de dollars, une fortune immense qu’il occultait soigneusement selon ce journal, alors que le peuple cubain supportait la disette. « Pour faire une estimation prudente, nous essaierons de ne pas tenir compte des bénéfices passés qu’il a pu conserver, alors même que nous avons entendu parler de rumeurs à propos de grosses sommes mises à l’abri sur des comptes suisses. Castro lui-même, pour être complets, n’est pas d’accord : il insiste pour dire que sa fortune est égale à zéro », écrivait alors ce magazine spécialisé dans les très riches.
 
Aux revenus tirés de son poste à la tête du gouvernement cubain, pourraient bien s’ajouter selon des sources très critiques à l’égard de Castro le « tribut » payé par les FARC, terroristes marxistes qui se financent grâce à la cocaïne, pour s’assurer un « sanctuaire » dans l’île des Caraïbes en cas de besoin.
 
A l’époque des affirmations de Forbes – et alors que le magazine n’avait pas apporté de preuves tangibles pour les soutenir – Fidel Castro s’était livré à d’interminables dénégations télévisées dans le plus pur style de ses harangues révolutionnaires qui ont ponctué l’histoire de Cuba depuis cinquante ans. « S’ils arrivent à prouver que j’ai un compte en banque à l’étranger, avec 900 millions de dollars, avec 1 million de dollars, 500.000, 100.000, ou même un dollar, je démissionnerai ! », avait-il dit. Sa démission est arrivée, en définitive, seulement deux ans plus tard.
 

Fidel Castro pesait 900 millions de dollars en 2006, selon “Forbes”

 
Mais si l’article de Forbes n’a jamais donné de détails, un livre publié par un ancien garde du corps de Castro laisse entrevoir bien des aspects de La double vie de Fidel Castro, pour reprendre le titre de l’ouvrage de Juan Reinaldo Sanchez. Celui-ci n’hésite pas à affirmer que Castro possédait plus de vingt demeures de luxe. Et selon le journal espagnol de centre-droit ABC, il faut y ajouter au moins une île privée, un dolphinarium, une mine d’or, un héliport et cette fameuse usine à fromage qui correspondrait en tout cas à un dada de Castro. En 2015, il avait réservé l’une de ses rarissimes sorties à la visite de spécialistes de la fabrication du fromage.
 
La répartition de cette immense fortune présumée à la suite de la mort de Fidel Castro pourrait bien tourner en casse-tête. Castro a un frère, Raul : celui qui a repris les rênes de Cuba dans la fidélité à l’idéologie castriste. Sa sœur, Juanita, vit à Miami et qualifie son frère de « monstre ». Castro a eu au moins neuf enfants parmi lesquels la plus connue, Alina Fernandez, est une exilée de premier plan qui a voué sa vie à la mise au jour des réalités de la tyrannie installée par son père. Mais le clan Castro reste important à Cuba et il y aurait même une épouse légitime, Dalia Soto del Valle dont on dit qu’elle s’est mariée avec Fidel en privé.
 
Du côté de Raul Castro, l’héritier ou à tout le moins le continuateur idéologique de Fidel, il y a un fils et un gendre qui, à la différence des descendants de Fidel Castro, occupent des places élevées dans la hiérarchie communiste cubaine, et qui peuvent bien se présenter aussi comme légataires de sa fortune.
 

Le communisme à la Fidel Castro a aussi sa riche Nomenklatura

 
En cinquante ans, Cuba est restée une vraie économie communiste où le népotisme peut fonctionner à plein. Le média « mainstream » New York Times évoque ce vendredi la véritable « adulation » vouée selon lui à Fidel Castro, dont les cendres font actuellement un tour « triomphal » de l’île de Cuba au cours d’un deuil national de neuf jours. Adulation totalement irrationnelle (si elle n’est pas de commande…) comme est obligé de le reconnaître le quotidien : « Plus de cinq décennies après la révolution, une grande partie de la campagne est profondément improductive et Cuba importe un fort pourcentage de sa nourriture. Les mauvaises herbes asphyxient des champs qui ne donnent rien, et les ranches n’ont pas de cheptel. »
 
Les règles économiques cubaines, véritable carcan administratif, font perdurer un système totalement planifié et centralisé qui maintient un monopole sur tous les biens nécessaires à l’agriculture, ce qui empêche en pratique les fermiers ou producteurs laitiers potentiels d’avoir des affaires qui marchent. C’est le socialisme en œuvre, producteur de misère, et qui a remplacé Dieu par l’idolâtrie d’un homme tout sauf providentiel.
 

Anne Dolhein