Les suicides d’adolescents aux Etats-Unis ont atteint un niveau record, avec des cas concernant désormais des enfants de huit ou neuf ans. La classe d’âge la plus concernée est celle des collégiens : le taux de suicide des 10-14 ans a plus que doublé entre 2007 et 2014, de 0,9 à 2,1 pour 100.000, dépassant pour la première fois le taux de mort par accident de la route de cette même classe d’âge, indiquent les autorités américaines de la santé. Pour la seule année 2014, 425 collégiens ont ainsi renoncé volontairement à leur vie.
Eteindre le smartphone pour bloquer le harcèlement des jeunes via les médias sociaux
Le quotidien américain US Today écrit que « pour les chercheurs, éducateurs et psychologues, plusieurs facteurs expliquent ce bond du nombre de suicides de jeunes : pression croissante sur les élèves pour réussir leurs études ; incertitude économique ; peur du terrorisme ; médias sociaux ». Ces derniers sont de plus en plus en accusation car ils permettent au harcèlement de se poursuivre au-delà des espaces scolaires. Pourtant, l’expert cité par USA Today qui estime « qu’on ne peut pas détacher les gens des médias sociaux », a tout faux : les outils électroniques peuvent être éteints et l’inscription à un réseau social n’a jamais été obligatoire. Pour Selwin Duke, du site Thenewamerican, « Le problème le plus grave est que les parents permettent aux enfants de rester trop longtemps devant les écrans… et en sont souvent eux-mêmes dépendants ».
La pression sociale est peut-être un autre facteur, mais elle ne constitue pas une nouveauté. En général, le sentiment de « pression » est largement subjectif. On connaît le cas d’hommes qui se suicident en raison d’une perte d’emploi. Mais si un tel père de famille a conscience que sa famille a besoin de lui bien plus que d’argent et de confort, il sera moins disposé à lui voler un des derniers biens qu’elle possède : lui-même.
Une culture matérialiste qui fait primer l’apparence sur l’être
USA Today relève aussi que les jeunes gens, en manque de maturité, ont tendance à se faire une montagne d’un rien. Rien de neuf là non plus. Ce qui est nouveau en revanche, c’est que les enfants contemporains sont en général élevés dans une culture superficielle, matérialiste, survalorisant l’apparence sur l’être. Quant à l’incertitude économique et autres angoisses, ce sont certainement des facteurs explicatifs mais dans ce domaine le rôle des adultes est décisif : ils oublient souvent que dramatiser de petits incidents aux yeux des enfants va leur rendre ensuite insupportables les véritables problèmes. Exemple : pourquoi passer son temps à accabler les enfants avec des thèses apocalyptiques du type des supposées catastrophes causées par un réchauffement planétaire supposément anthropique ? Les individus assez ignorants ou avides de pouvoir pour souscrire à des thèses aussi peu scientifiques les imposeront – façon jeunesses hitlériennes ou communistes – à leurs enfants. Or ces jeunes consciences doivent aussi pouvoir jouir de leur enfance.
Famille éclatée, enfant surprotégé, corruption morale : ces raisons qu’il ne faut pas invoquer
Selwyn Duke relève aussi plusieurs facteurs conduisant au suicide, que les experts politiquement corrects d’USA Today se gardent évidemment de citer. D’abord, la dissolution de la famille : peurs et incertitudes sont évidemment bien plus présents quand l’enfant prend conscience que son « toit familial » est incomplet, affaibli et/ou instable. A l’opposé, la mentalité « flocon de neige » de ces enfants dorlotés et élevés dans des « espaces protégés » par des parents satisfaisant tous leurs caprices, les rendront inaptes à accepter un refus de leurs désirs et assumer une déception, pourtant banals dans le vrai monde. La corruption morale enfin : la culture décadente, dans laquelle les enfants sont submergés d’images étalant le péché et le crime, crée des âmes infantiles et des cœurs sombres. Le péché est un poison psychique et Aristote insistait sur le fait qu’une vie empreinte de morale était la condition de bonheur.
L’athéisme, au cœur des souffrances psychiques et des causes de suicide
In fine, la probable raison profonde expliquant l’explosion du suicide des jeunes, et qui réside au cœur de toutes les autres, est notre perte de foi. Il suffit de connaître la psychologie humaine, autant que de croire en Dieu, pour comprendre l’importance de ce facteur. Si nous ne sommes que des robots organiques, résultats d’une agrégation de composants chimiques et d’eau, si rien n’est réellement vrai ou faux, meilleur ou pire, car il n’est aucun Dieu et que « personne ne peut le dire », quel est le sens de la vie ? Six pour cent des adolescents croient en une vérité morale. Un tel chiffre démontre la prégnance de la mentalité nihiliste. Le taux de suicide des jeunes est donc allé de pair avec notre incrédulité. Il est avéré que, plus on est incroyant, plus le taux de suicide est élevé. La population athée, qui se défie du mariage et de l’enfantement, connaît des taux de souffrance psychique supérieurs, révélait une étude de Brack et Zhang en 2005.