Tel est l’exigence comminatoire émise par Matt O’Connor, porte parole d’une association veillant à l’égalité des sexes, à propos de la nouvelle affaire qui menace le groupe de grande distribution britannique Tesco. Celui-ci, qui est déjà sous le coup d’une demande de deux milliards de livres pour discrimination dans les rémunérations, vient de se rendre coupable d’une chose terrible : sur la poignée-barre des caddys de ses supermarchés, il a placardé trois vignettes autocollantes indiquant aux clients ce qu’il est permis aux enfants qui grimpent dans les dits caddys de faire et ce qui est interdit. Jusqu’ici, ça va. Mais devinez où gît le lièvre ? La silhouette qui s’occupe de l’enfant sur le pictogramme porte une jupe ! Cela a déclenché un premier tweet : « Tesco, est-ce que les femmes sont seules à faire les courses et s’occuper des enfants ? » Un flot d’invectives ironiques a suivi. Une dénommée Samantha Rennie, directrice d’une autre organisation justicière, le fonds Rosa UK pour les femmes et les filles, a pris les choses en main : « L’idée que des caddys de supermarché puissent être genrés d’une manière ou d’une autre est ridicule. C’est un élément apparemment sans importance qui joue son rôle dans la propagation des idées stéréotypées sur le fait que c’est aux femmes d’acheter l’alimentation de la semaine ». Le buzz a été si fort que la direction de Tesco a fait savoir qu’elle avait compris l’importance de la question et qu’un nouveau pictogramme était en préparation. Les féministes britanniques sont décidément bien en retard sur l’évolution des mœurs : où prennent-elles qu’une jupe signale forcément une femme ? Là se trouve le véritable sexisme. Parions que les Écossais vont se révolter.