Le traité transpacifique (TPP) est bien une étape vers la zone de libre-échange Asie-Pacifique (FTAAP), Russie et Chine comprises

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Réunion de l’APEC début novembre.

 
Les déclarations des partenaires du TPP et le texte-même du traité transpacifique ne sauraient mentir : le TPP est à la base d’un projet de développement de la zone de libre-échange Asie-Pacifique, aussi connue sous l’acronyme FTAAP. La convergence économique s’observe au travers de trois accords principaux, faisant du premier une étape vers les accords plus larges. Au bout du compte, l’accord de libre-échange s’étendrait à 21 pays, Chine et Russie comprises.
 
Le TPP ou partenariat transpacifique est un accord de libre-échange conclu le 5 octobre dernier entre douze pays de la zone Pacifique représentant quelque 40% du PIB mondial.
 
Le FTAAP ou zone de libre-échange de l’Asie Pacifique est un autre accord régional de libre-échange en cours d’élaboration, qui regroupe les 21 pays de l’APEC, la Coopération économique de l’Asie Pacifique. L’APEC a été créée en 1989 pour développer le libre-échange et pour accélérer le processus d’intégration économique régional : on va donc vers l’aboutissement de cet objectif.
 

Du TPP au FTAAP, ou comment intégrer la Russie et la Chine dans une vaste zone de libre-échange

 
A l’occasion du dernier sommet de l’APEC à Manille le mois dernier, les représentants ont explicitement fait référence au TPP comme outil de développement du FTAAP auquel ils souscrivent tous, sans exception. La Fondation canadienne pour l’Asie-Pacifique avait même décrit le TPP comme constituant les « fondations » du FTAAP. Selon des projections publiées par le Conseil de coopération économique du Pacifique, l’adoption du FTAAP pourrait engendrer quelque deux mille milliards de dollars de gains, soit huit fois plus que ce qu’il attend du TPP.
 

Le traité transpacifique, fondation et étape de l’intégration mondialiste

 
En attendant la concrétisation du FTAAP, tous les pays accordent leurs violons pour jouer la même partition dans un concert de propagande qui s’est tenu tout au long du mois de novembre dernier. Le 18, le Premier ministre néo-zélandais, John Key, interviewé aux Philippines dans une émission télévisée, appelait tous les pays de l’APEC qui ne sont pas encore parties au traité transpacifique à y adhérer. Le 19 novembre, le président mexicain y allait de son commentaire en souhaitant l’avènement aussi prompt que possible du FTAAP. Le même jour, la Maison Blanche soulignait les progrès bienvenus vers la matérialisation de la zone de libre-échange Asie-Pacifique, à l’issue du sommet de Manille.
 
Déjà en 2014, le président chilien, Michelle Bachelet, appelait de ses vœux à accélérer le processus de concrétisation du FTAAP alors que l’ONU suggérait à la même époque l’expansion du TPP comme l’une des trois possibilités de développement du FTAAP. Les idées ne manquent pas en effet pour aboutir à la création de gigantesques régions de libre-échange, obéissant à des règles supranationales.
 

La zone de libre échange Asie-Pacifique, 21 pays vers l’intégration économique

 
Dans une publication de l’ONU, Trade Insight, parue en 2014, il était suggéré que le FTAAP pourrait être constitué soit à partir du TPP, soit du RCEP —partenariat régional économique global— ou bien en combinant les deux. Le RCEP est un autre accord de libre-échange proposé qui rassemblent 16 pays, soit 3 milliards de personnes (41 % de la population mondiale) et représente 30 % du PIB mondial. L’expansion du TPP est toutefois la voie pressentie pour la constitution du FTAAP, la chose pouvant être facilitée par l’adhésion de la Chine au traité transpacifique.
 
En dépit de la toute la désinformation relayée par le Wall Street Journal ou encore Fox News aux Etats-Unis, le TPP constitue bel et bien une étape vers le FTAAP, accord qui inclura non seulement les Etats-Unis et les pays de l’APEC, mais aussi la Chine communiste ainsi que la Russie post-communiste qui s’intégreront dans ce projet sans précédent de régionalisation mondiale. Il n’y a guère chemin plus direct vers le mondialisme et donc la gouvernance mondiale.
 

Nicklas Pélès de Saint Phalle