Né à Palerme le 15 mars 1834, dans une famille de riches propriétaires terriens, il perdit sa mère à l’âge de 2 ans. Elevé dans la piété par son père, particulièrement dévoué envers les pauvres, sa sœur et sa tante, qui s’occupaient de son éducation, devaient souvent l’empêcher de distribuer tous ses biens aux miséreux. Après avoir poursuivi son éducation chez les Jésuites, il demanda à être reçu dans la Compagnie en 1850, mais en fut empêché par un de ses frères.
Il commença alors des études en médecine, qu’il acheva brillamment en 1855. Il dut durant cette période reprendre les rênes de la propriété familiale, après la mort de son père ; les paysans qui étaient sous ses ordres ont témoigné de sa grande douceur : « Il nous montrait de la courtoisie, de la gentillesse et même de la gratitude. Plutôt que de commander, il priait avec douceur. Souvent, revenant de la campagne au village, il donnait sa jument à quelque pauvre paysan qui aurait souffert s’il avait dû rentrer à pied. »
Particulièrement pieux, il consacrait son temps libre au service des pauvres et des malades, les soignant souvent gracieusement. Renonçant à une carrière fort prometteuse, il choisit le sacerdoce et fut ordonné prêtre le 22 décembre 1860. Se consacrant toujours au soin des nécessiteux, il s’infligeait des mortifications quotidiennes. Il fonda plusieurs œuvres de charité, dont dans les années 1880 l’Institut des Sœurs servantes des pauvres et l’Institut des missionnaires serviteurs des pauvres.
Un des éléments majeurs des œuvres de Jacques Cusmano était de transmettre la foi au sein de ses instituts de charité. Il fit grandir ses œuvres tout au long de sa vie, parfois au détriment de sa propre santé. Surnommé le « Don Bosco du Sud », il mourut malade et épuisé le 14 mars 1888. Il fut béatifié par Jean-Paul II le 30 octobre 1983 : « Pour guérir les blessures de la pauvreté et de la misère qui affligeaient une grande partie de la population à cause des famines et des épidémies récurrentes, mais aussi des inégalités sociales, il choisit la voie de la charité : l’amour de Dieu qui se traduit par un amour effectif envers ses frères et dans le don de lui-même aux plus nécessiteux et aux plus souffrants dans un service poussé jusqu’au sacrifice héroïque. »