25 avril : Saint Pierre de Betancur

 

Il naquit aux Canaries, sur l’île de Tenerife, à Viraflor de Chasna, le 21 mars 1626. Ayant des origines guanches, il descendait aussi de l’explorateur Jean de Béthencourt qui, au début du XVe siècle, avait conquis les Canaries pour la Castille. Berger, très pieux, il se retirait régulièrement dans une grotte pour prier.

En 1649, il s’embarqua pour la Nouvelle-Espagne, où l’un de ses frères était déjà parti quelques temps plus tôt. Débarqué à la Havane, ayant épuisé ses maigres ressources, il passa un an au service d’un prêtre originaire lui-aussi de Tenerife ; il partit ensuite au Honduras, d’où il marcha jusqu’à Antigua, capitale du Guatemala.

Après avoir envisagé la prêtrise, il dut y renoncer, mais devint tertiaire franciscain dans un monastère d’Antigua, prenant le nom de Pierre de Saint-Joseph. Il se mit aussi à enseigner la lecture et le catéchisme aux enfants pauvres et à visiter les hôpitaux et les prisons. Puis, en 1658, dans un petit refuge qui lui avait été donné, il fonda un hospice pour pauvres, destiné à ceux qui, étant sortis de l’hôpital, avaient encore besoin de soins. Son œuvre rayonna rapidement, et il reçut le soutien actif du gouverneur et de l’évêque local.

Trois ans plus tard, plusieurs mécènes ayant acheté les terrains entourant ce petit hospice, Pierre y fit construire de nouveaux bâtiments et en fit un véritable hôpital. Rejoint par d’autres tertiaires franciscains, il fonda l’Ordre de Notre-Dame de Bethléem, destiné tout particulièrement à l’hospitalité. En plus de l’hôpital furent bâtis un refuge pour les sans-abri, une école pour les enfants pauvres et un oratoire.

Pierre continuait aussi de visiter les prisonniers, mendiant pour eux ainsi que pour faire célébrer des messes par les prêtres pauvres. Il parcourait les rues la nuit en sonnant une cloche et en invitant à prier pour les âmes du purgatoire. Epuisé par le travail et la pénitence, il mourut à Antigua le 25 avril 1667. Celui qu’on a appelé le « Saint François d’Assise des Amériques » fut canonisé par Jean-Paul II le 30 juillet 2002 : « Il est un exemple lumineux pour les chrétiens d’aujourd’hui, auxquels il rappelle que, pour être saint, “il faut un christianisme qui se distingue avant tout dans l’art de la prière” (Novo millennio ineunte, n. 32). (…) Frère Pedro forgea ainsi sa spiritualité, en particulier dans la contemplation des mystères de Bethléem et de la Croix. »