Né vers 585 dans une illustre famille romaine et chrétienne, il fut confié à l’âge de sept ans à saint Benoît dont il devint le disciple. Un jour, alors qu’il était jeune novice, il commença à se noyer dans un lac où il était parti chercher de l’eau : saint Benoît eut miraculeusement connaissance du danger et envoya saint Maur qui, à l’image du Christ et de saint Pierre, marcha sur les eaux, et parvint à le sauver.

Saint Maur, effrayé, protesta devant saint Benoît qu’il n’avait eu aucune conscience de ce qui s’était passé, et saint Benoît loua son obéissance. Commentant cet événement, Bossuet dit : « Disons que l’obéissance porte grâce pour accomplir l’effet du commandement, que le commandement porte grâce pour donner efficace à l’obéissance. Marchez sur les flots avec le secours de l’obéissance ; vous trouverez de la consistance au milieu de l’inconstance des choses humaines. Les flots n’auront point de force pour vous abattre, ni les abîmes pour vous engloutir. »

Devenu moine, Placide accompagna en 529 saint Benoît au Mont-Cassin pour y fonder un monastère (le lieu avait été donné aux moines par le père de Placide), où il eut une vie exemplaire. Il mourut sans doute au Mont-Cassin vers 541, mais une autre histoire raconte qu’il fut envoyé en Sicile en 537 pour y fonder le monastère Saint-Jean-Baptiste, non loin de Messine, et qu’il y mourut en martyr, exécuté avec un certain nombre d’autres moines par des pirates en 541.