Née Nicolette Boellet le 13 janvier 1381, elle se destina rapidement à la vie religieuse. Avant sa naissance, ses parents, qui avaient un âge avancé (sa mère avait 60 ans), avaient prié saint Nicolas de leur accorder une descendance ; son prénom lui fut donné en l’honneur de ce saint.
Orpheline à 18 ans, elle refusa un mariage, se dépouilla de tous ses biens pour les donner aux pauvres, et voulut entrer en religion. Elle tenta d’intégrer plusieurs ordres (bénédictines, clarisses urbanistes), mais désirait toujours plus de pauvreté et d’austérité. A partir de 1402, elle vécut pendant trois ans dans un reclusoir, suivant la règle du tiers-ordre franciscain.
Pendant ces années de réclusion, saint François d’Assise lui apparut, la présentant comme réformatrice de son ordre. Ne voulant au départ pas croire ces visions, elle fut frappée de cécité et de mutisme, mais en guérit miraculeusement après les avoir acceptées. Elle fut alors déliée de son vœu de réclusion par une bulle pontificale.
Déterminée à réformer les clarisses, elle obtint de l’antipape Benoît XIII d’être nommée abbesse de tous les couvents qu’elle fonderait ou réformerait. Le pape Alexandre V confirma cette décision quelques temps plus tard. Colette œuvra par ailleurs à la fin du Grand Schisme (on peut lire à ce sujet l’excellent roman de Jean Raspail, L’anneau du pêcheur). La réforme colettine des clarisses, et les constitutions qui en découlèrent, furent officiellement approuvées par Pie II en 1458.
Colette mourut dans un monastère qu’elle avait fondé à Gand le 6 mars 1447, après en avoir fondé ou réformé de nombreux autres. Elle fut canonisée par le pape Pie VII le 24 mai 1807. Peu avant sa mort, elle avait laissé à ses sœurs ce conseil : « Je vous recommande toujours la sainte Règle, que vous preniez bien garde que tout soit bien fait et bien gardé, afin que, de la charge qui vous est commise, vous puissiez rendre bon compte devant Dieu… Le labeur est bref mais le repos est long. »