Le remplacement de population aux Etats-Unis, déjà une réalité pour beaucoup de travailleurs manuels

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Les travailleurs manuels anglophones se sentent déjà isolés sur leur lieu de travail aux États-Unis parce qu’ils ne comprennent pas la langue ! En Amérique du Nord aussi, c’est un véritable remplacement de population auquel on est en train d’assister et sur lequel s’attardait mardi le site de la droite trumpiste américaine Breitbart News.
 

L’explosion de l’immigration aux États-Unis en chiffres

 
D’abord, les chiffres : les Etats-Unis comptent aujourd’hui environ 44 millions d’immigrants pour une population totale de 325 millions d’habitants. Sur ces 44 millions, près du quart sont arrivés au cours de la décennie écoulée selon Breitbart. Selon les données de 2015 du Bureau du recensement des États-Unis, près de 65 millions d’habitants du pays parlent à leur domicile une langue autre que l’anglais. C’est le cas pour près de la moitié (44,6 %) des habitants de la Californie, le tiers des habitants du Texas (35,6 %), et entre le quart et le tiers des habitants du Nouveau Mexique (34,5 %), du New Jersey (31,7 %), de l’État de New York (31 %), du Nevada (30,7 %) et de Floride (28,8 %). Les Américains latinos/hispaniques étaient 57,5 millions aux Etats-Unis en 2016, soit près de 18 % de la population totale. Pendant ce temps, le nombre de décès d’Américains blancs non-hispaniques a dépassé en 2016 le nombre de naissances pour la première fois de l’histoire du pays.
 

Les conséquences pratiques du remplacement de population pour les travailleurs manuels américains

 
L’article de Breitbart reprend des histoires publiées par le Washington Post et par le compte Instagram de Humans of New York pour illustrer les conséquences pratiques de cet état de fait, en l’occurrence pour les travailleurs manuels exerçant des métiers totalement dominés par la population fraîchement immigrée. C’est ainsi qu’un ouvrier du bâtiment témoigne : « Cela fait trois ans que je n’ai pas travaillé avec un Américain. Je suis jointoyeur syndiqué et mon métier a été complètement envahi par des gens d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. Tous sont syndiqués maintenant. Vous vous imaginez ce que c’est que d’être le seul de votre équipe à ne pas parler l’espagnol ? Il n’y a personne à qui parler. On n’a aucune idée de ce que les autres se disent. Cela crée un sentiment d’isolement. Et en plus ils sont tous solidaires entre eux. Mes derniers chefs d’équipe étaient du Salvador, du Paraguay et du Pérou. A chaque fois que le travail vient à manquer, je suis le premier à être éjecté de l’équipe. C’est toujours comme ça, même si je travaille dur. »
 
Le Washington Post a décrit l’histoire d’un couple d’ouvriers d’une usine de transformation de poulets, en Pennsylvanie. L’immense majorité de leurs collègues viennent principalement de République dominicaine et s’expriment en espagnol. Les réunions de travail se déroulent presque exclusivement en espagnol et les deux anglophones sont laissés dans leur coin. « Ça craint quand on ne peut parler avec personne », a déclaré Heaven au Washington Post, « Ils se foutent complètement des gens de peau blanche ».
 

Olivier Bault