Humza Yousaf, nouveau Premier ministre d’Ecosse, musulman et woke

Humza Yousaf Premier ministre Ecosse musulman woke

 
Il coche toutes les cases du wokisme : fils d’immigrés pakistanais, jeune, musulman, partisan de l’idéologie du genre et de l’avortement totalement banalisé, Humza Yousaf s’est fait élire à la tête du parti indépendantiste écossais (SNP) en remplacement de Nicola Sturgeon, et entend bien faire progresser la cause du séparatisme les « Scottish Greens » – les Verts écossais – avec lesquels le SNP a un accord de gouvernement. Son élection avec moins d’un tiers des voix des membres du parti, grâce à un système de report de voix automatique du troisième candidat en lice qui lui a permis de l’emporter face à la conservatrice Kate Green, a été élu dès ce mardi par le parlement écossais au poste de Premier ministre.
 
Le Pakistanais d’origine se trouve ainsi dressé contre le Premier ministre britannique, le conservateur Rishi Shunak, hindou d’origine indienne. Lors de sa première déclaration publique à la suite de son élection à la tête du SNP, Yousaf a d’emblée accusé le gouvernement du Royaume-Uni d’» abus de pouvoir » en raison de sa récente décision de bloquer les réformes de Nicola Sturgeon favorables à l’identité de genre.
 
Il a également réclamé la tenue d’un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Ecosse, que Downing Street a aussitôt exclu.
 

Humza Yousaf, fils d’immigrés pakistanais et homme de gauche

 
Situation surréaliste, en vérité : quoi que l’on pense de l’immigration et de l’occupation de postes de haute responsabilité politique par des personnes qui ne partagent pas la culture, au moins religieuse, de leur pays d’accueil, les voir s’affronter sur de tels thèmes demeure étonnant.
 
De même la place prise par les problématiques du « genre », d’invention extrêmement récente à l’aune de l’histoire des îles britanniques, dans le débat politique en dit long sur la manière dont celui-ci s’articule aujourd’hui. Mme Sturgeon était favorable à un large accès à « l’identité de genre » auto-affirmée, et ce dès l’âge de 16 ans ; l’Angleterre s’y oppose, invoquant notamment le devoir de protéger la sécurité des femmes qui ont des raisons de se réfugier dans les espaces qui leur sont réservés. Yousaf ne semble pas craindre qu’une personne puisse être considérée comme femme d’un côté de la frontière, et comme homme de l’autre, et vice versa.
 
Signe des temps, alors que le SNP est maintenant présidé par un musulman d’origine pakistanaise, le parti travailliste de l’Ecosse a également élu, en 2021, un fils d’immigrés pakistanais, Anas Sarwar, musulman lui aussi.
 
La carrière fulgurante d’un musulman « woke »

 
Humza Yousaf, 37 ans, a déjà occupé des fonctions ministérielles, pour lesquelles il a prêté serment dès 2011 en anglais et en ourdou ; il s’est distingué en favorisant l’adoption de lois contre le « discours de haine » (l’équivalent des lois antiracistes en France) renforcées permettant de poursuivre les propos d’» incitation à la haine » tenus en privé, à domicile, à l’encontre de personnes bénéficiant de « caractéristiques protégées » telles la religion, l’orientation sexuelle ou la race.
 
En clair, il suffirait d’un signalement de la part d’un membre de la famille ou d’un invité à la suite d’un propos un peu vif ou même d’une plaisanterie de mauvais goût pour entraîner des poursuites.
 
Plus largement, la liberté religieuse serait menacée par une telle législation ; ainsi, les évêques catholiques d’Ecosse ont averti que la pénalisation de la « possession de matériel incendiaire » pourrait conduire à sanctionner la possession de la Bible ou du Catéchisme de l’Eglise catholique. La simple affirmation de la morale traditionnelle familiale pourrait en effet être désignée comme une « incitation à la haine ».
 
Si Yousaf rêve de renforcer les peines pour les propos non conformes, il est au contraire partisan d’une dépénalisation totale de l’avortement : au début du mois, il a fait savoir que la présentation d’un texte de loi en ce sens ferait partie de ses premières initiatives en tant que chef du gouvernement. L’association Right to Life UK a averti que la réforme entraînerait la liberté d’avorter jusqu’au terme pour n’importe quelle raison en Ecosse. A l’heure actuelle l’avortement électif y est autorisé jusqu’à 24 semaines de grossesse à la seule condition d’obtenir l’accord de deux médecins.
 
C’est encore lui qui, en tant que secrétaire à la santé, a pris la responsabilité des mesures COVID tyranniques allant du port du masque obligatoire aux confinements à répétition. Un profil d’avenir !
 
Anne Dolhein