3 septembre : Saint Pie X

3 septembre Pie X
 

Giuseppe Melchiorre Sarto, de son nom de naissance, naquit à Riese, en Vénétie, le 2 juin 1835, dans une famille rurale fort modeste, deuxième enfant d’une famille qui en compta dix. Désirant devenir prêtre dès sa plus tendre enfance, il ne put entrer au séminaire de Padoue, à l’âge de 15 ans, que grâce au soutien financier du curé de sa paroisse.

Particulièrement doué pour le chant grégorien, il fut ordonné prêtre le 18 septembre 1858. Archiprêtre de Salzano, près de Venise, en 1867, puis chanoine de la cathédrale de Trévise en 1875, il fut aussi directeur spirituel dans le séminaire de cette ville. Sacré évêque de Mantoue en 1884, puis patriarche de Venise en 1893, il reçut la barrette cardinalice dans un consistoire secret en raison des tensions politiques entre l’Italie et l’Autriche-Hongrie.

A la mort de Léon XIII, le 20 juillet 1903, Giuseppe Sarto fut élu pape, et intronisé le 9 août sous le nom de Pie X. D’une grande simplicité, il se fit installer des appartements lui permettant de vivre dans l’austérité. Réformateur, il fit procéder à une refonte du droit canonique, fit publier un catéchisme, réorganisa la curie, harmonisa la liturgie pour l’Eglise latine… Il s’opposa fortement à la loi française de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat.

Il se distingua aussi par la lutte contre le modernisme, qu’il condamna à plusieurs reprises dans divers textes, notamment l’encyclique Pascendi Domini Gregis, du 8 septembre 1907 : « A la mission qui Nous a été confiée d’en haut de paître le troupeau du Seigneur, Jésus-Christ a assigné comme premier devoir de garder avec un soin jaloux le dépôt traditionnel de la foi, à l’encontre des profanes nouveautés de langage comme des contradictions de la fausse science. Nul âge, sans doute, où une telle vigilance ne fût nécessaire au peuple chrétien : car il n’a jamais manqué, suscités par l’ennemi du genre humain, d’hommes au langage pervers, diseurs de nouveautés et séducteurs, sujets de l’erreur et entraînant à l’erreur. Mais, il faut bien le reconnaître, le nombre s’est accru étrangement, en ces derniers temps, des ennemis de la Croix de Jésus-Christ qui, avec un art tout nouveau et souverainement perfide, s’efforcent d’annuler les vitales énergies de l’Eglise, et même, s’ils le pouvaient, de renverser de fond en comble le règne de Jésus-Christ. Nous taire n’est plus de mise, si Nous voulons ne point paraître infidèle au plus sacré de Nos devoirs, et que la bonté dont Nous avons usé jusqu’ici, dans un espoir d’amendement, ne soit taxée d’oubli de Notre charge. »

Bouleversé par l’ouverture de la Première Guerre mondiale, Pie X ne put avoir suffisamment d’influence pour infléchir les belligérants et, atteint d’une grave bronchite, mourut quelques jours après le début du conflit, le 20 août 1914. Il fut canonisé par Pie XII le 29 mai 1954.