L’information est dans toute la presse, tant elle veut trouver un lot de consolation dans « l’âge d’or » que Trump promet d’offrir à l’Amérique et dont elle ne veut pas du tout : non seulement Bill Gates a dîné avec lui pendant trois heures, mais le milliardaire, grand pourvoyeur de vaccins devant l’Eternel, allié indéfectible de l’OMS, s’est dit « impressionné » par Trump. Et il a raconté comment l’un et l’autre s’étaient trouvés « assez enthousiastes » quant à l’innovation dans le domaine de la santé mondiale – en particulier celui des vaccins.
Changement de cap ? Trump n’a pas exprimé publiquement son intérêt pour les suggestions du très mondialiste Gates. Et malgré le fait qu’il se soit régulièrement vanté d’être « le père des vaccins » avec le lancement de l’Opération Warp Speed à l’époque du Covid, le nouveau président a fait le choix d’un vaccinosceptique, Robert F. Kennedy Jr., pour diriger le ministère de la Santé et des Services sociaux. Qui plus est, il vient de faire quitter magistralement l’OMS aux Etats-Unis, par un décret de premier jour. Bill Gates cherche à se faire, malgré tout, une place.
Un Bill Gates tout ébaudi par Trump ?
C’est lors d’une interview avec le Wall Street Journal que le cofondateur de Microsoft, Bill Gates, a évoqué son récent dîner avec celui qui n’était pas encore investi président. Trump aurait été « assez enthousiaste » lorsqu’ils ont discuté du développement potentiel d’un remède contre le VIH et des efforts d’atténuation de la polio. Gates a déclaré :
« A l’époque du covid, il a accéléré l’innovation vaccinale. Je lui ai donc demandé si le même genre de chose pouvait être fait ici. (…) Il était fasciné d’entendre ce qu’il pouvait faire pour maximiser les chances afin que cette étape incroyable soit franchie au cours des quatre prochaines années [l’éradication de la polio]. J’ai senti qu’il était plein d’énergie et impatient de contribuer à l’innovation. »
Le milliardaire avait demandé, fin décembre, à rencontrer Trump dans sa station balnéaire de Floride, Mar-a-Lago. Un empressement soudain à l’opposé des critiques qu’il avait formulées quant à sa gestion de la pandémie de covid-19. Mais l’enjeu est grand pour les intérêts de la Fondation de Gates.
L’administration Trump n’est pas contre la biotechnologie
De fait, il y a eu une certaine coordination lors du premier mandat de Trump. Lors du Discours sur l’état de l’Union, en février 2019, le président avait promis de tout faire pour mettre fin à l’épidémie de VIH aux Etats-Unis au cours des dix prochaines années. Et quelques mois plus tard, la Fondation Bill & Melinda Gates unissait ses forces à celles du National Institute of Health (NIH), chacun s’engageant à verser 100 millions de dollars pour accélérer la recherche.
Aujourd’hui, plus que jamais, rappelle le magazine TheNewAmerican, « le programme de Bill Gates en matière de santé mondiale est étroitement lié aux intérêts de personnalités clés de la future administration Trump, en particulier dans le secteur des biotechnologies. Avec des investissements substantiels dans des thérapies de pointe telles que la technologie de l’ARNm, les priorités de l’administration résonnent avec l’accent mis par Bill Gates sur l’innovation dans les vaccins ».
D’ailleurs, celui qui avait été choisi initialement pour codiriger le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), avant qu’il ne s’en retire, n’était autre que le fondateur de Roivant Sciences, Vivek Ramaswamy, un acteur de premier plan dans le domaine de la biotechnologie. Et le vice-président J.D. Vance a investi lui-même dans de jeunes entreprises de biotechnologie.
Les vaccins : un enjeu du deuxième mandat Trump ?
L’enthousiasme complaisant décrit par Gates signifie-t-il pour autant la perspective de nouveaux partenariats public-privé du gouvernement fédéral des Etats-Unis pour faciliter et accélérer certains développements comme l’a fait l’Opération Warp Speed ?
Si Trump s’est toujours auto-proclamé le champion de la campagne vaccinale contre le covid, il a quand même choisi Robert F. Kennedy Jr. à la Santé : un homme qui, en mai 2021, avait déposé une pétition auprès de la Food and Drug Administration (FDA) américaine pour appeler les responsables de la santé à annuler l’autorisation gouvernementale d’urgence pour les vaccins et à s’abstenir d’approuver tout vaccin contre le covid. Et qui promouvait les traitements alternatifs comme l’ivermectine et l’hydroxychloroquine…
Les deux hommes sont-ils totalement d’accord sur la question des vaccins contre le covid et la question plus large de l’inoculation et de la recherche sur de nouveaux vaccins ? Ce n’est pas certain. D’autant que deux sceptiques des vaccins qui conseillaient Robert F. Kennedy Jr. viennent d’être mis à l’écart par les responsables de la transition de Trump, en raison d’un différend sur la vaccination, selon The Wall Street Journal.
Mais la présence de Kennedy à son poste, ainsi que le retrait éclairé de l’OMS constituent néanmoins de bons indices qui ne sont pas en faveur de Bill Gates.
La santé mondiale, secteur clé de la politique mondialiste
Rappelons que les campagnes de vaccination tous azimuts de ce philanthrope auto-déclaré dans les pays pauvres soulèvent de très nombreuses questions idéologiques, éthiques et même médicales. Et RiTV l’a bien souvent évoqué. Pour ne citer que la poliomyélite, évoquée lors de ce dîner avec Trump, il se trouve que depuis que la Fondation Bill & Melinda Gates œuvre pour l’éradiquer, que ce soit dans les pays africains ou au Proche Orient, des épidémies de poliovirus dérivé de son vaccin (VDPV) sont survenues ainsi que des cas de paralysie grave chez des enfants.
Et un lanceur d’alerte de Floride vient de demander à un tribunal fédéral de contraindre le Service des impôts américains à enquêter sur les activités à but lucratif présumées liées aux vaccins contre le covid menées par la Fondation Bill & Melinda Gates.
Comme le faisait remarquer The New American, il y a toujours un risque important à octroyer à de puissants intérêts biotechnologiques et pharmaceutiques une influence démesurée sur des politiques de santé cruciales. Une telle concentration de pouvoir et une telle implication du gouvernement fédéral dans le secteur des soins de santé peuvent constituer une menace directe pour les droits et les libertés du public. A plus forte raison lorsqu’un Bill Gates est de la partie.