Le Chiffre : 108

 

C’est le nombre d’économistes réputés dans le monde, dont, en France, l’inévitable Thomas Pickety, qui ont écrit en novembre 2023 une lettre ouverte pour mettre en garde les Argentins contre le « chaos » économique que provoquerait l’élection de Javier Milei et la mise en application de ses théories « dépassées » préconisant le laisser-faire plutôt que l’intervention permanente et extensive de l’Etat dans l’économie. Pour bien montrer aussi bien la gravité de la situation que leur autorité en la matière, ils avaient commencé par un exorde solennel : « En tant qu’économistes du monde entier favorables à un développement économique généralisé en Argentine, nous sommes particulièrement préoccupés par le programme économique de l’un des candidats, qui est devenu un sujet de discussion majeur lors des élections nationales. » Un an et trois mois plus tard, Milei gouverne, il a mis son programme en marche, à la tronçonneuse, des dizaines de milliers de fonctionnaires ont été licenciés, les dépenses de l’Etat amputées, et ça marche. L’inflation, qui courait à un rythme de 300 % par an, est retombée à 2,5 % par mois, le taux de pauvreté a baissé, la croissance est repartie et l’OCDE table sur 5 % en 2025. Pour David Henderson, chercheur à la Hoover Institution, l’erreur des 108 économistes est due à une compréhension « superficielle » du fonctionnement des marchés et de l’Etat. Et il ajoute : « Je me demande si certains d’entre eux, en constatant le succès visible de la politique de M. Milei, remettront en question leurs opinions antérieures. On peut toujours l’espérer. »