Le Billet : La France intraitable… pour les élèves qui sèchent en mai !

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La douce France est vraiment très douce pour tout le monde. Ou presque. Le ministère de l’Education nationale vient de décider de se montrer intraitable, une fois n’est pas coutume. Non pas vis à vis des cancres qui n’en rament pas une, ni pour ceux qui harcèlent leurs petits camarades, ou boxent leurs professeurs ou violent leurs enseignantes. Ni même vis-à-vis de ceux qui sèment un désordre modérément violent : la doctrine veut qu’on ne les exclue pas de l’établissement mais qu’on les y soumette à des travaux d’intérêt général pour les amender. L’Education nationale réserve ses foudres aux élèves qui sèchent. Elle sera intraitable pour ceux qui sèchent à l’occasion des ponts de mai. Des remontrances officielles seront faites aux parents. Et ceux-ci risquent jusqu’à 750 euros d’amende si c’est la première fois, plus s’il y a complication. On ne badine pas avec l’école buissonnière.

 

L’Education nationale intraitable pour les élèves qui sèchent

Résumons le topo. Le 1er et le 8 mai tombent un jeudi cette année. C’est l’occasion pour les parents de poser à chaque fois un jour de congé pour se faire un long week-end, ce qui est parfaitement leur droit. Mais s’ils emmènent avec eux leurs bambins, ils tombent sous le coup de la loi. Elle est intraitable. Selon l’article L131-1 du code de l’Education en effet, l’instruction est obligatoire de trois à seize ans, sauf cas exceptionnels dont la liste est limitée. Si les élèves ne sont pas malades ni n’enterrent leur grand-mère, s’ils sèchent pour suivre leurs parents à la campagne, le proviseur peut saisir l’autorité compétente, qui donnera un avertissement aux parents coupables. Une excuse non valable est assimilée à une contravention de quatrième classe et peut être punie d’une amende de 750 euros. Et si l’infirmerie de l’école estime que l’absence de l’élève compromet sa santé, la sécurité, sa moralité ou son éducation, la douloureuse peut monter à 30.000 euros.

 

La France clémente pour les délinquants et criminels

Cela peut surprendre. Conduire sans permis un véhicule de luxe de provenance douteuse (le mot est faible) à cent cinquante kilomètres à l’heure en banlieue, refuser ensuite d’obtempérer aux injonctions de la police vous vaut une réputation de petit ange. Etre clandestin multi-délinquant sous obligation de quitter le territoire Français ne vous empêche pas de contracter un mariage blanc et de faire condamner le maire qui refuse de le célébrer. Commettre des crimes et délits n’est pas pour un étranger motif obligatoire d’expulsion. Menacer de mort des compatriotes, faire l’apologie du terrorisme n’est pas sérieusement réprimé. Mais pour ceux qui sèchent les cours des ponts de mai, le gendarme de la République est sans pitié. Si l’Education nationale est intraitable là-dessus, c’est qu’elle a décidé de faire la chasse à l’absentéisme. Louable objectif. Et si elle apprenait à lire, écrire, compter et réfléchir aux élèves, au lieu de s’occuper à déconstruire leurs déterminismes familiaux et autres fariboles urgentes, les élèves auraient peut-être moins envie d’être absents ?

 

P.M.