Le gouvernement fédéral helvétique a adopté mercredi un mandat de négociations pour discuter avec l’Union européenne de l’adaptation de l’accord de libre-circulation de personnes à la suite du référendum du 9 février par lequel les Suisses ont rejeté l’immigration de masse. Mais l’UE résiste, affirmant que l’accord en vigueur n’est « pas négociable ». C’est le début d’un bras de fer à suivre.
Le futur secrétaire d’Etat aux migrations Mario Gattiker a été chargé de diriger ces négociations qui s’annoncent donc ardues : d’un côté, la Suisse, en application de la volonté populaire, entend réintroduire dès février 2017 un système de contingents et de quotas pour limiter le nombre des nouveaux arrivants : 80.000 personnes par an en moyenne, pour la plupart originaires de l’UE, attirées par la prospérité du pays.
Bras de fer inévitable entre l’UE et la Suisse
De l’autre Bruxelles, buté sur son dogme idéologique de la libre-circulation.
L’UDC suisse a obtenu une large adhésion populaire en dénonçant cet afflux massif et le gouvernement fédéral s’est donc engagé à contingenter les séjours de tous les étrangers dès lors qu’ils dépasseront les quatre mois – y compris pour les frontaliers qui étaient jusqu’ici dispensés de toute autorisation spéciale.
La préférence nationale devrait toujours être prise en considération dans le nouveau système, chaque fois qu’un emploi serait disponible en Suisse, par le biais notamment de l’encouragement du travail des femmes et des seniors : sur ces points, une loi est en préparation.
Préférence nationale contre libre-circulation
Mais les conditions de long séjour en Suisse pourraient devenir encore plus dures après un nouveau référendum sur l’immigration. Peu suivis par la population sur le plan de leurs motivations, les militants écologistes se sont mis de la partie sous le slogan : « Halte à la surpopulation – oui à la préservation durable des ressources naturelles. » Ils proposent de limiter la croissance annuelle de la population provoquée par l’immigration à 0,2% en moyenne : leur initiative de référendum en ce sens doit faire l’objet d’une votation le 30 novembre prochain. En l’état, elle limiterait les nouvelles arrivées à 17.000 étrangers par an, réfugiés compris.