Les groupes écologistes veulent absolument que le gouvernement dise aux Américains que manger moins de viande est bon pour la planète. Les lobbies environnementaux veulent qu’il ajoute l’impact des aliments sur le réchauffement global dans ses « dietary guidelines », des directives diététiques très consultées par les Américains d’une part, mais également utilisées pour réaliser les menus scolaires dans tout le pays.
Les enjeux sont énormes, notamment pour l’industrie de la viande, puisque les Américains consomment déjà moins de viande rouge qu’ils ne le faisaient par le passé.
Mais les activistes environnementaux s’en soucient peu : ils voient ce combat comme un moyen de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Les écologistes en guerre contre la viande rouge dans les assiettes américaines
Les dernières recommandations sont attendues ces jours-ci avant que le ministère concerné ne rende publiques ses nouvelles directives au cours de cette année. Les lobbies écologistes insistent pour que les émissions carbone de la viande rouge y soient inscrites, et comparées à celles des fruits ou des légumes.
Pourtant le bœuf et la volaille constituent le plus gros secteur de la production alimentaire américaine. Ces recommandations pourraient donc être dramatiques pour l’économie du pays.
Mais les activistes ont des raisons d’être optimistes, puisqu’un ensemble de recommandations déjà éditées place le « développement durable » au nombre des « intérêts majeurs » à prendre en compte.
Cet automne, les recommandations sont allées plus loin encore, assurant qu’une alimentation plus riche en « légumes, fruits, graines et noix » et plus pauvre en « aliments animaliers » est non seulement meilleure pour la santé mais également pour l’environnement.
Les écologistes applaudissent, et rappellent que la santé publique est inévitablement liée à la protection de l’environnement.
De leur côté les lobbyistes de l’industrie de la viande tirent la sonnette d’alarme : « Ce document doit traiter de la nutrition. Le propos ici est de donner aux Américains des informations pour pouvoir faire des choix sains. Ce n’est pas le moment de traiter du développement durable », a déclaré Janet Riley, vice-présidente des relations publiques du North American Meat Institute.
Les industriels de la viande ont obtenu gain de cause récemment, lorsque le Congrès a voté la loi de financement en décembre dernier, et rappelé à l’administration que les « facteurs environnementaux » ne devaient pas être pris en compte dans ces directives nutritionnelles.
Mais les autorités concernées restent libres de rédiger les directives à leur guise, et la bataille est loin d’être gagnée.
Les écologistes peu soucieux du cri d’alarme économique de l’industrie de la viande
C’est la raison pour laquelle ces industries de la viande veulent faire admettre que la viande est une nourriture « durable » : « La charcuterie est durable car elle utilise des morceaux de viande qui seraient jetés » a par exemple affirmé Janet Riley.
Et pendant que la guerre continue autour de la viande rouge, les activistes écologistes ont manifesté leur satisfaction, quelles que soit les directives publiées, affirmant que la porte est désormais ouverte à de futurs changements en la matière.
« De plus en plus de gens commencent à penser à ce qu’ils mangent, d’où vient la nourriture et quel impact elle a sur l’environnement, et c’est une réflexion que les Etats-Unis doivent entreprendre » a déclaré Kari Hamerschlag, l’un des porte-parole du lobby Friends of the Earth.
La baisse du niveau de vie dans les pays développés se poursuit donc, conformément aux décisions prises en 1992 lors du Sommet de la Terre de Rio. Qu’importe la situation économique du pays pourvu que dure l’idéologie…