En Suède, une entreprise propose déjà à ses employés l’implantation d’une puce RFID (Radio frequency identification) dans la main pour ouvrir les portes, débloquer les ordinateurs ou téléphones, accéder à la photocopieuse ou même payer à la cantine…
Cette puce est implantée sur la base du volontariat par un groupe de « body hackers » très avant-gardiste. Mais qu’arriverait-il si des employeurs décidaient de contraindre leurs employés à devenir des « cyborgs » ?
Les RFID n’ont en réalité rien de nouveau : il est déjà possible de s’implanter une puce similaire, et même plus avancée que les RFID, pour seulement quelques dollars.
Ce qu’elles permettent de faire est encore assez rudimentaire : ouvrir les portes, débloquer un ordinateur… Mais la recherche progresse rapidement et les employeurs pourront sans doute traquer les déplacements de leurs employés grâce à ces puces dans peu de temps. Les spécialistes y pensent.
Une puce RFID implantée dans la main pour « faciliter nos vies »
Cette nouvelle a heurté ceux à qui il reste un fond de sens commun mais Hannes Sjobad, un « biohacker » suédois, est confiant : « Si nous aidons les gens à comprendre que ce n’est pas compliqué et que ça simplifiera nos vies, je pense qu’ils accueilleront finalement l’outil chaleureusement ».
La question de savoir si ces puces pourraient devenir obligatoire a déjà reçu une réponse, au Mexique, en 2004 : pour lutter contre la corruption, le gouvernement mexicain avait ordonné à son ministre de la Justice ainsi qu’à 160 de ses principaux procureurs et enquêteurs de se faire implanter une puce RFID pour accéder aux zones sécurisées de certains bâtiments.
« Difficile de trouver ça fou de notre côté de la frontière » commente Jane Chong, magistrat et chercheur à Brookings, alors que « les employeurs comptent de plus en plus sur des outils de surveillance toujours plus sophistiqués pour suivre les performances de leurs employés »
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L’employeur pourrait-il faire de l’implantation d’une puce RFID une condition d’embauche ?
Il reste néanmoins une différence notable entre un outil capable d’enregistrer les paroles ou les gestes d’un employé et une puce implantée sous la peau de ce dernier.
Cette puce pourrait-elle devenir une condition d’embauche pour un employeur ?
Il y a quelques années des employeurs avaient exigé le mot de passe Facebook comme condition d’embauche : plusieurs Etats américains avaient alors interdit cette pratique.
La réponse à une puce « obligatoire » serait probablement la même.
Aux Etats-Unis, la loi ne fixe pas encore de cadre. Jane Chong affirme qu’il sera possible de s’opposer à une quelconque législation comme d’autres s’opposent à la vaccination obligatoire.
Mais les employés auraient tort de se compliquer la vie alors que nous portons avec nous en permanence un outil bien plus précis, que l’employeur pourrait même utiliser sans sembler intrusif.
Pas besoin de puces, il y a déjà les smarphones !
« Vos smarphones » explique Jane Chong, et c’est déjà dans nos poches.
Aucun besoin d’obliger les gens à devenir cyborgs alors qu’ils se comportent déjà comme tels.
Et pour aller plus loin ? Il ne sera pas nécessaire d’obliger les employés à porter une puce. Il suffira de proposer une augmentation « à ceux qui acceptent de participer à une opération de surveillance permanente » explique Chong. Cela viendra comme le reste, en douceur et sur la base du « volontariat »
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