Nous le disions ici il y a deux jours : le choix de Barack Obama d’inviter des personnalités controversées pour assister à la réception du pape François à la Maison Blanche, lors de son voyage aux Etats-Unis, risquait de créer un incident diplomatique. On n’en est pas tout à fait là mais d’après le Wall Street Journal, le Saint-Siège est « irrité » par le choix présidentiel. Manifestement, l’administration Obama n’a pas pris la peine de soumettre sa liste d’invités aux services diplomatiques du Vatican avant de la publier.
Le choix de ces invités reflète la volonté d’Obama de promouvoir les « droits LGBT » à travers le monde, priorité affirmée de sa politique étrangère. Il s’agit de sœur Simone Campbell, religieuse pro-avortement ; de Mateo Williamson, une femme transsexuelle, militante du groupe activiste homosexuel Dignity USA : de Gene Robinson, « évêque » épiscopalien homosexuel à la retraite, l’un des premiers « mariés » gays et aussi le premier « divorcé » gay qui avait précédemment divorcé d’avec sa femme ; et d’Aaron Ledesma, un bloggueur gay catholique qui affirme avoir été ramené à l’Eglise par le pape François mais qui continue de proclamer son homosexualité. La liste de nombre des invités a été établie par Vivian Taylor, un homme transsexuel, « directrice » de l’association pro-LGBT de l’Eglise épiscopalienne, qui a reçu il y a quelques mois une invitation de la Maison Blanche lui proposant d’amener « quelques amis ».
Le Vatican irrité, dit un haut responsable du Saint-Siège, et inquiet de voir exploité le choix d’invités pour la venue du pape François
Selon le WSJ, un haut responsable du Vatican a déclaré sous le couvert de l’anonymat que le Saint-Siège craint que d’éventuelles photos du pape François en compagnie de ces invités qui se moquent ouvertement de l’enseignement de l’Eglise ne puissent être considérées comme apportant une preuve de l’approbation de leurs actions.
Le « malaise » causé par la liste d’invités renforce l’inquiétude des catholiques – et notamment « un grand nombre d’évêques » – devant une tentative de l’administration de Barack Obama de minimiser ses différences par rapport à l’Eglise à propos de thèmes « controversés » comme le « mariage » des couples de même sexe, l’avortement et l’Obamacare qui cherche à imposer la couverture de la contraception.
Barack Obama fait venir des catholiques controversés à la Maison Blanche
Du côté des Etats-Unis, leur ambassadeur près le Saint-Siège, Ken Hackett, a déclaré le mois dernier que le pape François et Obama ne vont pas « perdre de temps » à discuter de leurs éventuelles désaccords. Ils vont se concentrer sur les analyses qu’ils partagent, a-t-il déclaré, citant la « pauvreté », la « liberté religieuse », « la question des chrétiens et des minorités victimes de persécution » et « la paix ». « Et le climat, bien sûr », a-t-il ajouté.
« Nous sommes d’accord pour n’être pas d’accord sur des questions comme le mariage gay, mais il n’y a pas vraiment beaucoup d’autres problèmes », a-t-il dit.
La réaction du Saint-Siège demeure, pour l’instant, discrète. Il ne semble pas y avoir eu de signification officielle de son déplaisir par voie diplomatique, encore que l’on ne puisse rien en savoir. Les déclarations publiques, quoique anonymes d’un « responsable de haut rang » indiquent cependant que ce n’est pas le Vatican qui a demandé la présence de ces invités controversés à la réception du pape François à la Maison Blanche, et c’est à souligner.