Le Minyamar, alias la Birmanie, organise avec fastes les 27èmes jeux du sud-est asiatique, qui regroupent l’élite sportive du sous-continent. Après cinquante ans de dictature militaire, c’est un signal fort à la communauté internationale. Le Chinton birman, passion locale qui se joue avec une balle en rotin, sera le ticket d’entrée du pays dans le cercle des nations éligibles au monde unifié de demain.
En France on connaît la Birmanie pour ses chats, le pont de la rivière Kwaï et son ancienne capitale Rangoun. Et aussi par la dissidente médiatisée dans le monde entier, Aung San Suu Kyi, dont la persévérance est venue à bout en 2011 de la junte militaire au pouvoir.
Ascenseur politique
Le chinton birman et la magnificence des cérémonies des jeux asiatiques sont un investissement financier et médiatique destiné à envoyer le message que le Minyamar est désormais un bon pays démocratique pacifique. L’interminable guerre ethnique et religieuse qui a visé à la quasi élimination des tribus Karen chrétiennes, la compétition féroce entre la Chine et l’Occident pour l’exploitation du gaz, du pétrole, de l’hydroélectricité, du bois et des pierres précieuses, sont mises en veilleuse. Pour les individus défavorisés, le sport est un ascenseur social, pour les pays convalescents de la démocratie, les grands messes sportives sont un ascenseur moral et politique.