Xie Zhenhua est l’envoyé spécial de la Chine sur le changement climatique à Paris pour la COP21. Deux mois après que le président chinois, Xi Jinping, s’est engagé aux côtés de Barack Obama à la Maison Blanche à prendre les mesures nécessaires pour combattre la « menace du réchauffement climatique », son représentant vient dire insolemment l’inverse : la Chine, a averti ce dernier, continuera de construire des centrales énergétiques au charbon, fidèle à une politique qui fait du géant asiatique l’un des plus gros pollueurs de la planète.
La question de savoir si le réchauffement climatique est réel et si l’homme en est responsable est ici secondaire. On peut souligner que la pollution atmosphérique au charbon est un tout autre problème dont pâtissent ceux qui y sont directement exposés.
Double langage de la Chine : elle continuera de construire des centrales au charbon
Mais l’essentiel réside dans le double langage, assumé avec toute l’arrogance du communisme pour qui la praxis compte, et non la vérité, et les résultats que cette politique acceptée de longue date au niveau mondial induit : un pays comme la Chine ne voit pas son économie et ses industries entravées par des règles de plus en plus contraignantes et après s’être transformé en « atelier du monde » grâce à sa politique salariale esclavagiste, elle continue de réclamer son avantage concurrentiel. Il y a peu de chances pour que sa persistance à émettre du CO2 la mette au ban des nations, et même de la COP21.
La Chine continuera donc de fonctionner au charbon alors que deux tiers de son énergie sont encore fournis par la combustion de cette ressource fossile : elle aurait, selon Greenpeace, accordé plus de 150 permis de construire pour de nouvelles centrales depuis le début de 2015. Ce que les autorités promettent d’une main, ils l’annulent de l’autre, si l’on peut dire.
Xie Zhenhua vient à la COP21 avec des émissions carbone à la hausse
Ainsi la Chine produit et consomme actuellement presque autant de charbon que le reste du monde, et cette source énergétique est la source la plus importante de ses émissions carbone.
Xie Zhenhua s’est défendu en expliquant à CNN cette semaine que la Chine a fermé de nombreuses centrales polluantes et inefficaces qu’elle remplace par des usines plus « propres », plus efficaces : « Nos émissions carbone totales ne vont pas augmenter beaucoup », a-t-il assuré.
Elles vont donc augmenter alors que le reste du monde industrialisé va dépenser des fortunes pour les faire baisser…
Elles augmenteront même beaucoup : le gouvernement chinois vient de réviser ses chiffres de consommation de charbon à la hausse, annonçant selon les années des volumes totaux de 17 % supérieurs à ce qui avait été officiellement déclaré. Selon certains experts, cela représente un milliard de tonnes de CO2 émises supplémentaires.