Assad : les difficultés de langage de Laurent Fabius

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Laurent Fabius a pour la première fois envisagé vendredi que des forces du régime syrien puissent être associées à la lutte contre l’Etat islamique (EI).

 
Il est sans doute délicat d’être ministre des Affaires étrangères. Laurent Fabius vient d’en faire, vendredi, l’amère expérience sur le sujet de la Syrie, à propos de laquelle, assénant que l’Etat islamique est l’ennemi (l’ennemi principal du moins), il a dû se reprendre plusieurs fois pour bien indiquer – faudrait pas qu’on se méprenne – que son affirmation ne représentait en rien un soutien, même nuancé, aux autorités syriennes. Le langage est un art parsemé d’embûches et de difficultés. Assad, on te dit !
 
Exposant, une fois encore, la situation sur le terrain syrien, le chef de la diplomatie française a envisagé vendredi que des forces du régime syrien puissent être associées à la lutte contre l’Etat islamique. Une affirmation qui est tout de même, quand on y songe, particulièrement étonnante ! Comme si Damas avait attendu Européens et Américains pour répondre aux attaques de l’Etat islamique…
 

Les difficultés de langage de Fabius

 
Laurent Fabius évoquait « deux séries de mesures : les bombardements (…) et des forces au sol, qui ne peuvent pas être les nôtres, mais qui peuvent être à la fois des forces de l’Armée syrienne libre, des forces arabes sunnites, et pourquoi pas des forces du régime et des Kurdes également bien sûr ».
 
Ah oui ! ce n’est pas facile. Parce que, si on excepte les forces arabes (qui demanderaient d’ailleurs à être précisées), les forces de l’Armée syrienne libre, ce n’est rien, ou presque. L’Etat islamique, si elles avaient le front de s’opposer seules à lui, n’en ferait qu’une bouchée. Quand elles ne sont pas passées, pour certaines d’entre elles, comme cela a déjà été souligné, mais pas assez fort apparemment, de son côté…
 
Le problème est que le propos ministériel n’a pas paru assez précis, certains ayant même compris que Laurent Fabius évoquait une possible entente avec le président syrien. Aussi le ministre s’est-il vu contraint d’en remettre une louche : « La coopération de toutes les forces syriennes, y compris de l’armée syrienne, contre Daech est évidemment souhaitable mais, comme je l’ai dit avec constance, elle ne sera envisageable que dans le cadre d’une transition politique crédible. »
 

Assad : quand M. Laurent évoque M. Bachar

 
Ouf ! on avait eu très peur !
 
Allez ! Soyons clair : « M. Bachar ne peut pas être l’avenir de son peuple. »
 
Tiens ! Je vais appeler le ministre M. Laurent dorénavant…
 
Ce qui est sûr, c’est que l’avenir du peuple syrien ne sera pas décidé par le peuple syrien, mais par les Américains et les Européens. On a un peu l’habitude de cette curieuse notion de la démocratie. Après tout, l’avenir du peuple français n’est plus décidé, depuis longtemps, par le peuple français.
 

François le Luc