Andrew Napolitano, ancien magistrat aujourd’hui professeur de droit et commentateur pour la chaîne conservatrice américaine Fox News, juge aujourd’hui assez probable qu’un grand jury puisse inculper à brève échéance Hillary Clinton dans le scandale de son serveur de courriels privé par lequel l’ancien secrétaire d’Etat faisait circuler des informations confidentielles liées à sa position et impliquant la sécurité des Etats-Unis. Pour Hillary Clinton, ancienne Première Dame qui brigue l’investiture des Démocrates pour la prochaine élection présidentielle, c’est une mauvaise nouvelle : après la bronca médiatique, qui prend doucement de l’ampleur, la menace d’une procédure qui serait ouverte à la demande de citoyens américains pèserait lourdement sur ses ambitions actuelles.
Ce qui lui est reproché depuis longtemps par des médias conservateurs, c’est le fait d’avoir utilisé un serveur privé, non sécurisé, pour la rédaction, l’envoi, et la conservation d’e-mails contenant des informations hautement confidentielles, en violation de la loi fédérale et des obligations liées à sa fonction.
Une demande d’immunité laisse penser qu’un grand jury pourrait bientôt inculper Hillary Clinton
Qu’un homme de la trempe du juge Napolitano engage sa réputation en annonçant qu’il pense voir Hillary Clinton inculpée dans les semaines à venir vient confirmer le sérieux des accusations lancées.
Dans une vidéo diffusée par Fox News, il s’étonne faussement du fait que la personne qui a installé le serveur privé au domicile de Hillary Clinton, Brian Pagliano, ait fait l’objet d’une demande d’immunité présentée par le Département de la justice devant un juge fédéral. Pour Napolitano, cela ne peut signifier qu’une chose : que le Département a convoqué un grand jury, qu’il est en train de lui présenter des éléments de preuve dans le dossier, et qu’il cherche à obtenir des preuves de la part du jeune homme qui a installé le serveur. « Parce que (Pagliano) a invoqué le droit que lui octroie le Cinquième Amendement à ne pas s’inscriminer lui-même, ils lui ont proposé l’immunité, par laquelle il ne saurait être poursuivi pour les termes qu’il aura employés. »
Le scandale du serveur de courriels privé : Hillary Clinton a joué avec la sécurité des Etats-Unis
Pour Napolitano, l’existence d’une procédure qui se prépare contre Hillary Clinton se déduit du fait que l’immunité ne peut être octroyée que par un juge fédéral, et qu’un juge fédéral ne l’octroierait que dans le but d’aider le gouvernement à obtenir un témoignage à produire devant un grand jury. « Nous savons qu’un grand jury siège, que des procureurs sont au travail, et qu’ils cherchent à faire inculper quelqu’un », affirme l’ex-magistrat, ajoutant que Pagliano n’obtiendra l’immunité que s’il peut révéler les parties au « complot » qui a abouti à « faire transiter des secrets relatifs à la sécurité nationale depuis un lieu de sécurité vers un lieu non sécurité ».
Pagliano, lui, se trouve dans une position unique puisqu’il est théoriquement en mesure de connaître les données présentes sur le serveur privé de Hillary Clinton, qui y avait accès et ce qui a été fait pour l’en purger au moment où il a été cédé aux autorités dans le cadre de l’enquête sur ce scandale, qui porte sur une dizaine de courriels classés secrets par semaine pendant tout le temps où elle a occupé la fonction de secrétaire d’Etat.