Sommet humanitaire de l’ONU à Istanbul : le président turc Erdogan dénonce un partage inégal

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Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté lundi le monde – ni plus ni moins – à prendre ses responsabilités, à l’occasion de l’ouverture du premier sommet humanitaire mondial de l’ONU à Istanbul, et a dénoncé un partage inégal du fardeau migratoire.
 
« Le système actuel est insuffisant (…), le fardeau n’est porté que par certains pays, tout le monde doit aujourd’hui prendre ses responsabilités », a lancé le président Erdogan. Un appel en direction du reste du monde, puisque, comme il l’a rappelé, la Turquie fait plus que sa part en accueillant environ trois millions de réfugiés, dont 2,7 millions de Syriens.
 

Le président turc Erdogan dénonce un partage inégal du fardeau migratoire

 
Les besoins augmentent chaque jour, a poursuivi le chef de l’Etat turc, mais les ressources ne suivent pas forcément. Ce disant, Erdogan pointait du doigt ceux qui, parmi la communauté internationale, échappent à leurs responsabilités.
 
Nombre de dirigeants et d’ONG du monde entier – quelque 5.200 personnes au total venues de 177 pays – étaient ainsi réunis lundi à Istanbul pour un sommet parrainé par l’ONU, et qui prétend améliorer la manière globale de répondre aux crises humanitaires provoquées par les conflits et le réchauffement climatique.
 
Convoqué par le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, ce sommet de deux jours veut notamment engendrer une série d’actions et d’engagements concrets pour aider les pays à mieux se préparer à affronter les crises, définir une nouvelle approche pour gérer les déplacements forcés, notamment, à l’heure actuelle, ceux de la crise migratoire et de ses débordements, et garantir des sources de financement fiables pour y répondre.
 
« Jamais depuis la Seconde Guerre mondiale autant de personnes n’avaient été forcées de quitter leur foyer », a déploré Ban Ki-moon dans son intervention. Nous sommes ici pour façonner un avenir différent. »
 

Sommet humanitaire de l’ONU à Istanbul : encore et toujours une vision onusienne

 
En définitive, il s’agit là de deux jours pour refaire le monde. Une idée généreuse peut-être, mais qui a un coût. Le monde, en effet, dépense environ 25 milliards de dollars par an (soit douze fois plus qu’il y a quinze ans) pour soutenir les quelque 125 millions de personnes touchées par la guerre et les catastrophes naturelles – dont près de la moitié est aujourd’hui composée de déplacés.
 
Mais il faut bien comprendre que cette opération onusienne – qui accueille et regroupe aussi bien les ONG, les entreprises ou les Etats (65 d’entre eux sont représentés à Istanbul par leur chef d’Etat ou de gouvernement) – ne présente, en réalité, pas un nouveau projet. Il est tout simplement question de trouver un nouveau moyen (si tant est qu’il le soit…) d’imposer au monde les idées répétées à satiété ces dernières années, mais qui, au goût des Nations Unies, ne sont pas assez rapidement mises en œuvre.
 

François le Luc