Danemark : attention, un migrant peut en cacher un autre – l’histoire exemplaire de Daham Al Hasan

Danemark migrant Daham Al Hasan
 
Et même plus de 20 autres ! Un réfugié syrien au Danemark a provoqué une tempête médiatique en exigeant de bénéficier du regroupement familial, non seulement pour sa (première) femme et leurs huit enfants, mais encore pour ses deux autres femmes et 12 enfants supplémentaires. Sur le total, seuls trois enfants issus des unions supplémentaires, et polygames, qui restent interdites au Danemark, se sont vu refuser l’entrée du territoire au motif qu’ils ont plus de 15 ans. Assez pour que Daham Al Hasan, 47 ans, porte plainte pour non respect des droits de l’homme.
 
L’affaire est emblématique à plus d’un égard. Daham Al-Hasan est arrivé au Danemark il y a deux ans, ayant fait le voyage depuis sa ville de Deir ez-Zor en Syrie avec sa femme numéro un et leurs huit enfants. Incapable de travailler en raison de soucis de santé, il s’est établi dans la petite ville maritime d’Esbjerg, sur la côte ouest, où il vit aux dépens de la population danoise par le jeu des aides qui lui sont allouées.
 

Daham Al-Hasan, migrant syrien au Danemark et père de famille…

 
Invoquant ses problèmes psychologiques et une forte douleur au dos et aux jambes, Al-Hasan n’a même pas la force d’apprendre le danois – c’est du moins ce qu’il affirme – mais la perspective de l’arrivée de sa véritable tribu ne semble pas l’inquiéter outre mesure. Il faut dire que les enfants peuvent lui assurer un pécule annuel supplémentaire de près de 30.000 euros (quelque 214.000 couronnes danoises) en allocations familiales. Vu ce qu’il a déjà obtenu des autorités, il aurait tort de se gêner.
 
Nombre d’élus danois – même certains d’origine immigrée – se sont révoltés contre ce traitement. Ils proposent notamment que chacun des nombreux enfants revendiqués par ce grand malade subissent un test ADN afin d’établir s’ils ont véritablement le droit d’entrer sur le territoire danois.
 
Qu’on veuille débusquer la fraude, rien que de très normal. Mais comme le souligne une conseillère juridique spécialisée dans les affaires d’immigration, Marie-Louise Frederiksen, il suffit que les tests soient positifs pour que le Syrien obtienne le droit au regroupement familial pour chacun de ses 17 enfants – à moins qu’ils ne soient 23 en réalité, les sources divergent. Aussi Marie Krarup, député du Parti du Peuple, va-t-elle plus loin en demandant que les règles du regroupement familial soient revues.
 

Regroupement familial pour 3 femmes et 17 enfants : le Danemark sous le choc

 
Al-Hasan est un bon musulman. Il a déjà fait savoir qu’il souhaite que ses enfants le rejoignent tous, pour s’établir définitivement au Danemark, mais il n’est pas question qu’ils se marient avec des autochtones. Question de religion, a-t-il dit.
 
Mais il sait aussi faire des calculs simples. S’étant mis à dos l’opinion publique danoise, et ce d’autant qu’on n’hésite plus à dénoncer son esprit de revendication, Al-Hasan a fait savoir qu’il rejoindrait bien la Suède voisine – c’était d’ailleurs son premier but en quittant la Syrie. « J’ai été retenu au Danemark. En Suède, j’aurais été réuni avec ma famille et mes enfants depuis trois mois déjà », a-t-il déclaré selon «Ekstra Bladetnbsp;. Vrai ou pas, il pourrait au moins y prétendre à des allocations familiales plus substantielles : près de 55.000 euros annuels, près du double de ce qu’il perçoit aujourd’hui.
 
20 migrants pour le prix d’un ? Non, c’est bien plus cher que ça.
 

Anne Dolhein