Manifestations massives contre la théorie du genre à l’école en Colombie

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Des manifestations regroupant des milliers de personnes contre l’instauration par le ministère de l’Education de la théorie du genre à l’école ont eu lieu hier en Colombie. « Non à l’idéologie du genre. Mr le président, Mme la ministre, écoutez-nous ! » ont notamment clamé les intervenants devant la foule à Bucaramanga.
 
Les protestataires ont appelé à la démission la ministre Gina Parody, qui demande aux écoles privées comme publiques de modifier les manuels pour protéger les élèves de la « discrimination » en raison de leur « identité de genre »… Parody, lesbienne ayant publiquement admis avoir des relations sexuelles avec la ministre du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme Cecilia Alvarez-Correa, entend mettre en pratique une décision de 2015 de la Cour constitutionnelle favorable aux « droits » LGBT des élèves.
 
Ces deux dernières semaines, la Cour constitutionnelle a décidé par deux fois que les étudiants « transgenres » de deux écoles différentes devaient avoir le droit de porter les vêtements du sexe opposé à leur sexe biologique.
 

La brochure sur le genre émanant du ministère a provoqué les manifestations de parents

 
Le plan « parodique » pour modifier les manuels inclut une brochure que la ministre a voulu en concordance avec le Fonds des Nations-Unies pour la population et d’autres agences onusiennes. Intitulée « Orientations sexuelles non-hégémoniques et identités de genre à l’école : éléments de  réflexion », elle a entraîné une telle répulsion que la ministre a dû commencer à s’en distancer.
 
Parody et son ministère ont cherché à étouffer l’indignation en affirmant que la brochure « n’était pas bouclée » et en assurant les écoles qu’elles ne recevraient pas de directives explicites quant au contenu des livres. Cependant, un établissement catholique, le lycée Notre-Dame du Bon Conseil, a été contraint cette année par le ministère de retirer une phrase de son manuel selon laquelle le comportement homosexuel « porte gravement atteinte à l’intégrité physique et morale » des élèves.
 
Organisées par les « Porte-drapeaux pour la Famille », ces manifestations ont reçu le soutien des évêques catholiques et des responsables évangélistes. Notamment le cardinal et archevêque de Bogota, Ruben Salazar Gomez, ainsi que l’archevêque Oscar Urbina Ortega, vice-président de la conférence épiscopale de Colombie, qui a félicité les parents et organisations protestataires et rappelé « le droit des enfants à recevoir une éducation conforme à la morale et l’éthique de leurs parents. »
 

Le gouvernement de Colombie divisé sur l’enseignement de la théorie du genre à l’école

 
Le ministre de la justice Alejandro Ordoñez Maldonado a pour sa part mis en garde les Colombiens contre « une agence institutionnelle qui cherche à endoctriner nos enfants par l’idéologie du genre. » Pour Maldonado, répondant au journal El Espectador, « Nos concitoyens ne peuvent être obligés d’agir contre leur conscience. » Malgré ces divergences au gouvernement, le président de Colombie Juan Manuel Santos n’a pas fait connaître son opinion sur le sujet.
 
Angela Hernandez, une élue de province qui a été l’une des premières à tirer la sonnette d’alarme sur la théorie du genre et à la possibilité qui allait être offerte aux garçons d’entrer dans les toilettes des filles a déclaré : « Si des parents souhaitent que leurs enfants grandissent avec ces pratiques, ils créeront des écoles LGBTI. Voyons combien de gens sont prêts à le faire. » En attendant, les manifestations montrent clairement le dégoût et la colère exprimés par la population.
 

Patrick Neuville